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Avant-Propos.
A 1’inatar de toute sa famille, des frères et sæurs de ce roi
de Prusse, écrivain et philosophe, qui a griffonné à lui tout seul de
quoi remplir une centaine de volumes, la reine de Suède
Louise-Ulrique écrivait beaucoup. Elle avait »la manie épistolaire» dont
le Grand Frédéric faisait un mérite à la Margrave de Bayreuth
tout en admettant qu’il en était atteint lui-mème. Comme eux elle
avait la plume facile, écrivait à tout propos et toujours en fran^ais,
dans une langue claire et précise, quoique souvent heurtée, négligée,
trahissant une rapidité de pensée que sa plume avait de la difficulté
à suivre.
Elle a laissé une correspondance volumineuse, des Mémoires,
un Journal: documents de première main pour la juger elle-mëme,
sa vie et son æuvre.
De cette correspondance, que nous sommes loin de posséder
toute entière, notons d’abord les lettres adressées à Frédéric II,
conservées dans les archives particulières de la Maison de Prusse,
qui ne vont que jusqu’à l’année 1747. Puis celles écrites au prince
Guillaume de Prusse, ce frère préféré et si lendrement aimé, qui
sont conservées à la Bibliothèque Royale de Stockholm. Celles-ci
ne sont pas toutes inédites. De nombreux extraits en ont été publiés
par le Dr Koser dans le recueil historique: Forschungen zur
Preus-sischen und Brandenburgisclien Geschichte.
D’autres correspondances, avec sa mère, ses sæurs, ses fils,
avec des hommes politiques, tels que Tessin, avec des écrivains célèbres
de l’époque, tels que Grimra, Marmontel, Maupertuis, Helvétius se
trouvent aux archives de l’État, à la Bibliothèque Royale de
Stockholm, à la Bibliothèque de l’Université d’Upsal.
Quant aux lettres écrites à la reine de. Suède par ses frères,
le roi et les princes de Prusse, elles n’existent qu’à partir de
l’année 1756, sauf celles, lettres politiques expédiées en chancellerie,
dont Frédéric II conservait la minute, qui se trouvent comprises
dans sa correspondance politique en cours de publication.1
En effet, ainsi qu’elle le raconte elle-mëme, la reine dut, en
1756, brüler toute sa correspondance particulière pour la soustraire
aux perquisitions du Parlement, à la suite du Coup d’État qu’elle
avait tenté et qui avait si misérablement échoué.
1 Politische Correspondenz Friedrichs des Grossen dont il a paru
jusqu’ici XXIII vol. allant juBqu’à l’année 1764, s’ajontant aux XXX vol.
de ses (Euvres.
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