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Au cours d’un voyage que j’entrepris en 1909—1910 dans les pays qui bordent la
Méditerranée occidentale, j’ai fait, au commencement de juin 1910, un court
séjour dans le midi de la France et là, comme ailleurs, j’ai pris l’occasion d’étudier
la végétation des alluvions marines. Mes recherches ont porté sur trois points différents
de la côte: les environs de Cette, de Palavas et de Saintes-Maries.
Au point de vue de la géographie biologique des plantes, la région qui comprend
les trois localités considérées relève du climat des thérophytes, le type biologique
thérophyte prédominant de beaucoup sur tous les autres types qui se trouvent
représentés dans le »spectre biologique« de sa flore. Qu’il en soit ainsi, on le
verra en comparant un à un les spectres biologiques des flores locales avec le
»spectre normal«, celui qui représente la flore de toute la Terre. Faute de mieux, je
me servirai dans ce qui suit du spectre normal que j’ai déjà donné dans mon livre
intitulé: Livsformernes Statistik som Grundlag for biologisk
Plantegeografi (Géographie biologique des plantes, basée sur la statistique des types
biologiques), tout en regrettant de n’avoir pas eu le loisir d’établir, avec des données
plus amples, une nouvelle base des comparaisons.
L’impression immédiate qu’on reçoit en parcourant le midi de la France après
avoir visité des régions plus méridionales telles que les basses terres de l’Espagne
orientale et méridionale, est souvent celle d’un appauvrissement de l’élément thérophyte
et surtout celle d’une augmentation de la proportion hémicryptophyte: nous nous
rapprochons des contrées où le climat des thérophytes, qui est celui des pays
méditerranéens, va être remplacé par le climat des hémicryptophytes de l’Europe
moyenne, et notre comparaison des spectres biologiques des flores locales avec le
spectre normal devra porter surtout sur leur teneur relative en hémicryptophytes et
en thérophytes.
Mon point de départ a été la floré du département de l’Hérault, qui
occupe une place centrale entre les départements méditerranéens de France et à
l’intérieur duquel la plupart de mes excursions d’exploration ont eu lieu. Comme
base floristique je me suis servi de l’ouvrage bien connu de H. Loret et
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