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J’ay reçu hier mon cher frere la lettre que vous m’avés
ecrit en datte du 15 juin. J’etais deja en peine sur votre
silence. Mil idées peu favorable venaient minquietter, la
guerre surtout, et lendroit qui en est le theatre, voisin de
notre ville, ne contribuait pas peu à m’alarmer sur votre
compte et celuy de ma chère mère et scœur. Heureusement
tout est maintenant dissipé. Votre lettre en
m’apprenant la trahison du perfide Lagenttiere, ma rassuré
sur la disposition des habitans des départements voisins
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ce qui sera toujours l’objet de mes craintes, c’est le peu
d’ordre et d’harmonie qui regne parmy les troupes destinées
à la deffense de notre frontière.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quoy que la confiance que me temoignent les soldats de
mon bataillon doit me dedommagér en partie du retardement
qu’a occasionné dans ma nommination la destitution
du general Servan, je vous avoue franchement, que je tiens
beaucoup à venir auprés de vons; le pays qui m’est connu,
la langue qui m’est famillière, et mon desir dêtre utille,
tout cela me fait espérer que je pourray avec quelque
succés remplir ma tache dans votre armée. Vous me
paraissés tenir d’avantage pour l’Etat-Major qu’à demandér
un bataillon, ce dernier party me conviendroit plustot,
attendu que je suis brisé à tous ces details, et plus
particulièrement aux manœuvres et autres objets de discipline.
Tout ce que vous fairés pour moy, me sera toujours
agréable, et vous pouvés être sur que ma reconnaissance
egalera vos intentions à mon egard.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Des occupation mavoient empeché de continuér ma lettre
du 1er de ce mois, depuis lors notre Brigade a eu une
fausse alerte; le 1er bataillon a été envoyé pour
reconnoitre l’ennemy, où J’ay comme de coutume designé au
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