Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 2. L’esprit et les mœurs - I. Upsal
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UPSAL 139
vont. Ainsi, sur les très vieilles terres, l’esprit se
porte d’un mouvement naturel vers les questions
d’où leur longue et pesante durée n’est plus
qu’une ride imperceptible au visage du temps.
C’est là, cependant, qu’il fait bon vivre. C’est là
qu’on voudrait arriver à fixer un moment de l’éter-
nité...
Quand on rencontre dans les rues un homme
d’âge, on se dit : « Ce doit être un professeur ou
un bibliothécaire, le Reclor Magnificus ou l’Ar-
chevêque, à moins que ce ne soit le Gouverneur. »
Mais cette ville d’étudiants est aussi tranquille
qu’une retraite de vieillards. J’y arrivai une pre-
mière fois à l’ouverture des cours, au com-
mencement de septembre. Elle se remplit peu à
peu de casquettes blanches; mais tous ces jeunes
gens n’y répandaient qu’une animation silencieuse.
Le soir, le long des trottoirs, devant les bu-
reaux de tabac, des groupes se formaient comme
s’ils se concertaient à voix basse pour un coup
extraordinaire. Puis ils se débandaient, et cha-
cun tirait de son côté. Quelques-uns restaient
plantés là, dans l’ombre grandissante où l’on ne
distinguait plus que la blancheur de leur cas-
quette et le feu de leur cigare. Méditaient-ils sur
la double nature du Christ? Appréhendaient-
ils seulement de rentrer chez eux? Je demeurais
en face du Lycée. Quatre fois par jour, les élèves
passaient sous mes fenêtres. Je percevais le bruit
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