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Quelle difference entre rimpression que fait aujourd’kui
le mot åge du bronze et l’idée qu’il éveillait en 1836,
lorsque pour la premiere fois C.-J. Thomsen employa
cette denomination pour designer une partie de l’antiquité
danoise! Tout ce qu’on savait alors de cette époque
reculée, était contenu dans le terme lui-méme et dans
la courte explication définissant Fage du bronze le laps
de temps qui suivit l’åge de pierre et durant lequel le
bronze servait å fabriquer des armes et des instruments
tranchants. Il est vrai .que cette notion était, en quelque
sorte, l’héritage de l’antiquité méme, mais elle ne s’appuyait
encore que sur un nombre tres minime de monuments
abordables. Depuis lors l’amas des matériaux et la liste
des eonstatations concernant et les généralités de cette
époque et ses détails les plus minutieux, ont pris des
dimensions étonnantes; et l’évidence fait présumer que
le droit de comprendre cette longne période sous une
dénomination commune est basé plutot sur l’unité du
fondement de la civilisation, sur l’immuabilité des rapports
historiques, soit extérieurs, soit intérieurs, et sur le cachet
commun que porte le style artistique.
C’est å bon droit qu’on regarde le nom en question
comme symbole du fait remarquable que l’unique métal
usuel employé durant cette période était le bronze, ordi-
nairement formé par l’alliage du cuivre å l’étain dans
des proportions s’écartant peu de 90 % de cuivre et
10 % d’étain. Concurremment on employa souvent l’or au
service de l’art et pour les objets de luxe; mais on ne
trouve pas que l’argent ait été en usage dans le Nord,
et c’est seulement par des fouilles peu nombreuses et
datant de la fin de la période qu’on a constaté une
connaissance rudimentaire du fer. Quant å la pierre,
qui était pendant la période précédente employée pour
les armes et les outils, on ne l’employa plus pendant
l’åge du bronze.
Ce n’est point non plus dans l’åge de pierre de
notre pays qu’il faut chercher le point de départ de cette
f
culture des métaux, - la plus ancienne. Emanant des
pays orientaux, la premiere notion métallurgique se ré-
pandit au loin sur l’Asie et la majeure partie de l’Europe,
la nouvelle ére civilisatrice ainsi inaugurée affectant un
cachet original dans les diverses localités. C’est ainsi
que l’åge du bronze commun subit une évolution ayant
ses phases propres dans les territoires qui, å l’ouest,
bordent la mer Baltique, tant l’Allemagne septentrionale
que le Sud de la Scandinavie, et c’est de eet åge du
bronze du Nord que se détache å son tour l’åge du
bronze du Danemark.
Ce dernier groupe ne couvre done qu’une tache
minime sur les confins du vaste territoire ou s’épanouit
jadis cette industrie métallurgique basée sur l’emploi du
bronze, et pourtant c’est en un relief aussi plein peut-
étre que partout ailleurs qu’apparaissent ici les vestiges
de l’åge du bronze. L’état prospére et les relations
favorables de la période précédente ont du fournir une
bonne base å la civilisation nouvelle, et quand cette
civilisation pénétra dans le Nord, elle n’en était point å
son premier début, mais au stage de son plein développe-
ment, se continuant en Danemark, bien longtemps aprés
que les nouvelles ondes civilisatrices se furent propagées
dans d’autres régions de l’Europe. Puis, il faut admettre
qu’å cette époque reculée, en raison de leur situation
géographique, les habitants de tous les pays de la
Baltique occidentale se trouvaient en contact beaueoup
plus immédiat que l’Ouest de l’Europe avec les peuples
å civilisation d’ancienne date occupant le Sud-Est, et ce
rapprochement, qui au début de l’åge du bronze a pu
devenir encore plus intime par l’invasion de nouvelles
races, s’est maintenu et n’a fait que s’affermir dans le
cours de la période en question, gråce au commerce de
l’ambre du Nord, qui joue un role si important dans le
développement de l’antiquité nordique, le mouvement
ayant son premier point de départ au littoral jutlandais
et, plus tard, émanant aussi des régions ambriféres de
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