Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom. I. Af E. Lewenhaupt
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130 Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom.
moi un réeit éxacte des homines les plus celebres en tout genre et
dans toute pays. J’en-fis autant qu’il m’étoit possible. Les grands
Philosophes y tenoient la preraiere place, mais je n’oubliois point
ni les grands poetes, ni les grands politiques, ni les grands
gene-raux ni les grands Rois Henri et Gust. Adolphe.
Vous sentés bien que je ne nomniois en chaque genre que les
plus retnarquables. Leur nombre avoit monte ce me semble à
soi-sant dix ou tout au plus à quatre vint. Quelques semaines se
pas-serent et un beau jour mon pére me fit present d’un paquet.
C’é-toit les portraits des hommes dont la France se vante le plus. Il
les avoit fait apporter par un vaisseau qui venoit de ce coté là.
Tous etoient de la mérne grandeur. Ce mois encore mon pére
m’écrit que ma collection s’étoit considerablement augmentée par
vingt quatre portraits des hommes les plus celebres en Angleterre.
Je ne les ai pas encore vus ces portraits, mais ils doivent étre
aussi de la méme grandeur et tres fideles. Mon pére m’a promis
d’y faire toujours des supplemens jusqu’a que la collection sera
complette.
Vous pouvés aisement Vous imaginer combien sa procedure
m’a donne du contentement. Sensible à Féxcés des mon enfance
pour tout ce qui pörte le marque du geni, je me suis fait un
de-voir d’admirer les grands hommes méme dans les circonstances les
plus communes de la vie. Il me plait plus, je Vous en assure de
m’iniaginer Newton grattant dans la cendre avec deux bouts de
bois, ou votre Linné faisant sauter les cailloux au bout de sa canne
que de voir quelques uns de nos petits efforés decorés de crachats
et de cordons, monter aux tribunaux, ou primper à la tete d’un
regiment. Je ne saurois dont pas étre indifferant au plaisir de
posseder des copies de ces exellens originaux. 0’est jouir de leur
compagnie que de lire leurs ouvrages et voir leurs portraits autour
de soi. Si un jour je ferois la collection de ceux qui ont
egale-ment droit à mon coeur et à mon admiration, Vous y series le
premier, Monsieur.
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