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est au coté droit, la lance à la main, et le Cavalier au
gauche, qui gouverne le cheval. La frêle Auguste comme
Bellone et le Comte De la Oardie commencèrent les courses,
après quoi toutes les Dames eurent leur tour. Je voudrois,
ma chere frêle, que vous puissiez être de ce
divertissement, je vous assure qu’il n’y a rien de si joli, que de
voir voler la chaise dans cette belle allée, bordée d’une
quantité du monde raisonnable; l’on ne voit que des têtes
en perspective par tout le bois; enfin le pinceau de Mur
Sparre serait plus propre à vous en former une juste idée
que ma plume. La danse, qui suit ordinairement ce plaisir,
n’est pas de la moitié si agréable, quoiqu’ elle soit assez
de mon goût; l’on ne s’en retien, qu’en intention d’y
retourner bien-tôt, et tout le monde souhaite de se dérober
aux autres divertissemens pour se donner à celui-ci. Ce
fut ce jour qu’on faisoit des parties régulières, et coarrant
dans les formes le Comte Charles fut celui de Mademoiselle
Arme Catharine, de Mademoiselle Meerta Sparre, de ma
Soeur, et de bien d’autres, que je passe sous silence. La
frêle Auguste, Mademoiselle Ébba Sparre et moi, nous étions
de celui de Mons:r votre Cousin. Le Comte Charles, tout
glorieux de la quadrille, nous traita d’un mépris
insupportable, usurpant avec injustice les avantages de la course;
cependant il a été vaincu, et votre très-humble servante
emporta le prix et dépit de tout le monde; mille cris
reten-tissoient, les uns de rage, et les autres de surprise, et je
finis ma carrière aux sons des hautbois et au battement des
mains de trais mille spectateurs; mais afin que ma gloire
fut entière, et que les Cavaliers de nôtre partie furent aussi
victorieux, un Cavalier masqué parut au bout de la lice,
il étoit admirablement bien mis, et toute sa parure de
couleur aurore, se donnant aussi le nom du Chevalier d’Àurore.
Il commença la course d’une grace admirable, et me jetta
en passant un laurier, que je loi remis sur la tête, après
quil eut fourni sa carrière et emporté la bague, il qu’il
fut reconnu pour M:r Jaques Sparre. Vous avez toute liberté
de vous en entonner, car tout le monde s’en étonna,
per-souna ne le croyant capable de cette galanterie, cependant
je vous assure qu’il n’y a rien de si vrai, et c’est un»
chose aussi manifeste, que celle que je serai à jamais
Votre très-humble servante
Aurore Kônigsmark.
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