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une altération évidente dans la coloration du teint et une diminution de
la matière colorante du sang. Les yeux de la même personne offraient
en outre le phénomène d’une incertitude toute particulière dans la fixation
des objets, en ce qu’il lui était impossible de distinguer les objets mobiles
des immobiles. Mais il n’y a guère lieu d’admettre que cela ait dépendu
dé la nuit polaire, la même particularité s’étant présentée pendant la saison
lumineuse aussi bien que dans la saison obscure. Il faut donc l’attribuer
peut-être à un défaut exclusivement individuel *du sens de la vue. Le
15 octobre, le soleil disparut totalement derrière les montagnes au sud
de la station, pour ne reparaître que le 21 février. Il ne régna
cependant pas une nuit complète durant cetle longue époque d’obscurité; le
premier mois, ainsi que le dernier, on voyait une aube très intense éclairer
le sud vers l’heure de midi.
M. Ekholm passe ensuite à l’exposé succinct des résultats scientifiques
les plus importants, et signale principalement les travaux météorologiques
dont il avait la direction. Il illustre cette partie de son discours d’une
foule de diagrammes, de cartes et de dessins. Le minimum de
température observé, — 35°, se présenta le 2 janvier. Les vents soufflaient
principalement de l’est, mais les calmes plats étaient fréquents. Cette
circonstance offre une différence très considérable d’avec les conditions
météorologiques de l’espèce à Mosselbay dans l’hiver si tempétueux de 1872—
1873. En revanche, les observations effectuées pendant les deux hivernages
suédois présentent une concordance toute particulière par rapport à la hauteur
du baromètre et à la nébulosité du ciel. Les diagrammes dressés à ces
deux égards montrent des courbes si conformes, que l’on pourrait être
disposé à admettre une ressemblance extraordinaire dans la température
des années 1872—1873 et 1882—1883, ce qui, pour ne citer qu’un
exemple, n’avait pa3 été le cas à Upsal. Une autre particularité
météorologique fut fournie par le réchauffement et la fonte de la neige au
printemps. On ne pourrait guère croire que la neige pût fondre à une
température de l’air de plusieurs degrés au-dessous de zéro. Or, c’est cependant
ce que l’on fut à même de constater. La raison de ce phénomène ne peut guère
s’expliquer que par l’absorption intense de la chaleur solaire par la neige.
C’était la chaleur »obscure» qui était absorbée de la sorte, tandis que la chaleur
»lumineuse» se trouvait si totalement réfléchie, que la neige devenait en
apparence une vraie source calorique, comparable dans son effet à une
plaque de métal chauffée à + 50° C. Les observations magnétiques, dont
la discussion exige des calculs très longs, ne sont pas encore suffisamment
travaillées pour qu’il en puisse être cité actuellement des résultats d’un
intérêt général. L’orateur montre en revanche divers dessins des aurores
boréales observées à la station, après quoi il rend compte des mesures
opérées pour déterminer la hauteur de ce phénomène, ainsi que des
observations faites sur les marées dans l’isfjord.
Le 8 juillet, les hivernants reçurent pour la première fois des lettres
et des nouvelles de la patrie, et depuis cette date, des baleiniers
norvégiens les visitèrent à diverses reprises. Le 10 août, la canonnière l’Urd
revint pour les ramener au pays, événement qui fut, il va de soi, salué
avec le plus vif enthousiasme, et inspira même l’observateur de service à
la station à un point tel, qu’il versifia les observations météorologiques de
ce jour. Les observations furent closes le 23 août, le départ eut lieu le 25,
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