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Tentes des Indiens de la Prairie. Decorated Tepees of the Plains Indians.
Suite de la deuxiéme page
porc-épic, les colliers de coquillages multicolores que portaient les femmes,
colliers à branches retombantes sur le devant du vêtement, les paniers d’écorce
peints de figures fantastiques et servant aux squaws à porter leur nourrisson,
étaient autant d’expressions naives et charmantes.
Chez eux, les cérémonies importantes, qui touchaient toutes à la guerre
ou à la croyance, s’accompagnaient d’un déploiément impressionnant de
couleurs, de danses et de décorations. Les hommes y paraissaient souvent le
corps peint de figures d’oiseaux, de poissons ou de serpents aux couleurs
variées. Leur visage était tout bariolé de traits symboliques et leur chevelure
couverte de plumes ou de touffes de fourrure. Chez les Iroquois, tribu vivant
plus au sud, on s’affublait, les jours de fêtes, de masques bizarres, où l’emportait
le sentiment de l’horreur afin de chasser les mauvais esprits.
Le calumet de la paix, qui signifiait la fin des guerres, était imposant par
ses proportions et ses ornements. C’était un large fourneau de pierre armé
d’un tuyau de quatre à cinq pieds de longueur et orné de plumes aux teintes
flamboyantes. Quand chacun des chefs des tribus en conflit y avait fumé, la
paix était rétablie. Les danses qui suivaient, à un rythme endiablé, ne ressem-
blaient sans doute pas aux évolutions de nos ballerines, mais elles tiraient leur
beauté de la furie même de leur cadence, sorte de déchaînement des forces de
la nature.
Plus à l’ouest, dans les plaines qui sont devenues la Prairie canadienne,
les tribus des Cris, des Pieds-Noirs et des Sioux, affectionnaient un art plus
géométrique. Leurs tuniques, leurs tentes et les selles de leurs montures
s’ornaient de triangles, de rectangles et de lignes zig-zag de toutes couleurs.
Sur leurs grandes tentes coniques appelés "tepees” étaient peintes des scènes
de batailles et de chasse.
Sur la côte du Pacifique, où le climat est plus doux et où ont toujours
abondé les fruits, les saumons et les animaux de la forêt, les Indiens portèrent
plus haut l’expression artistique. Ils nous ont donné le totem, l’énorme tronc
de cèdre sculpté, où paraissent, superposées avec une harmonie prodigieuse,
ces figures étranges qui ne le cèdent en rien à aucun art primitif des autres
continents. Dans les régions arctiques, l’Esquimau nous a laissé, sculptés sur de
ivoire marin, des jouets, des poupées minuscules, des formes d’ours et de
phoques d’une grande finesse.
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