- Project Runeberg -  Samlade skrifter af Carl Gustaf af Leopold / Senare afdelningen, första delen, Bref 1774-1789 /
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(1911) [MARC] [MARC] [MARC] Author: Carl Gustaf af Leopold With: Knut Fredlund
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»Le ciel s’en ébranla, 1’Univers en frémit.

»Ses accens ressembloient ä ceux de ce tonnerre,

»Quand du mont Sinai, Dieu parloit å la terre;

»Le Choeur des Immortels se tut pour 1’écouter,

6 »Et chaque Astre ä son tour alla la répeter

v

>A ta faible raison garde toi de te rendre:

»Dieu fa fait pour Vaimer et non pour le comprendre.

»Invisible ä tes yeux quil regne dans ton coeur.

■> II pardonne aux humains une invincible érreur;

10 Mais il punit aussi toute érreur volontaire:

»Mortel ouvre les yeux quand son soleil f éclaire.

II faut avouer que ce que dit Junon au commencement de
1’Eneide ceternum servans sub pectore vulnus, est trés bien dit
en son éspece. Msr. Rollin s’est aussi donné toute la peine
15 possible pour rélever ce bel endroit; neanmoins j’ose dire,
que Voltaire fait encore mieux parler son Dieu, quoique
dans un genre beaucoup plus élevé. II est toujours
admi-rable ce grand homme, mais dans cet ouvrage sa Poesie
sur-passe tout ce qu’on a jamais vu ches les Mödernes. »Je
20 crois» dit le Cardinal de Bernis dans son discours sur la
Poesie »qu en faisant Vhistoire des arts sous le regne de Louis
XV, on pouvoit comparer le salon d’Hercule peint par
Vinimi-table le Moine avec le celebre Poéme de la Henriade.» II a
raison: ce Salon doit étre un chef-d’Oevre.

2 5 Rien n’est si étrange Monsieur et déshonore autant
1’humanité que les persecutions atroces qu’on a tentées contre
ce celebre écrivain. II faut dire que la France est bien
in-grate envers des grands talens et des grands hommes qui
lui font autant d’honneur; mais c’est lä le sort ordinaire du
30 vrai merite. Le sublime Descarthes lui méme étoit 1’objet
de la malignité des envieux et le grand Disciple du Leibnitz

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