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ter vall e, eût eu encore à courir des risques plus grands dans
cette avanture effrayante. Le Sénat pour récompenser la
fidélité et le honheur de ce Laurent vient de lui avoir assigné dan*
ces jours passés une gratification de 1500 écus.”
26.
Baron Sparre till Grefvinnan Tessin.
Stockholm le 17 Juin 1768.
–––––-”Le Prince Frédéric eut le malheur å l’exercice
du matin mardi passé, d’être hlessé au pied, quoique
très-légèrement par une hayonnette qui tomba du fusil d’un des soldats
k l’instant’ qu’ils alloient les baisser, lui étant à leur tête. Par
bonheur elle n’enfonça pas la longueur seulement d’un
demi-ongle et ne toucha aucun tendon. Le Prince eut pu continuer
l’exercice l’après-midi du même jour; mais à la première
nouvelle qui fut donnée k L. L. M. M. de son accident, ils
ordonnèrent le transport du Prince k Drottningholm le même soir
k fin que sa blessure put être soignée sous leurs propres yeux.
Peut-être cVtoit à dessein encore de favoriser d’autant mieux
un projet qu’avoit formé le Roi d’attaquer la camp des Gardes
par la surprise dans la nuit d’après, et de se mettre lui-même
à la tête de l’entreprise. L’accident du Prince Frédéric et son
transport le soir du camp avoient fait contremander tQjit grand
souper dans les tentes. Le Prince Royal, retourné tard de la
comédie en ville ce soir-là, devoit se coucher de bonne heure et
ne souper que seul. La chaleur avoit été grande durant la
jour, et chacun dans le camp ne respiroit qu’après, le moment
du repos et du sommeil. Dans cette tranquilleté universella
le Roi, qui s’étoit auparavant concerté avec le colonel
d’Ehçen-svärd sur tout son plan, arrive de Drottningholm, trouve tout le
Régiment d’artillerie au lieu du rendez-vous, le partage en trois
corps, se met lui-même k la tête du premier, donne le second
au Prince Charles, que le Roi avoit emmené avec lui, et le
troisième au colonel du Régiment. Ces trois corps, précédés de
canons, s’avancent entre les 2 et 3 heures après minuit, se
glissent dans les bois, sans être apperçus d’ame vivante, investissant
le camp de tous côtés, forment à l’improviste leur attaque. Aux
premiers coups de canon les soldats se lèvent en sursaut, se
forment, moitié nus, en bataillons, se mettent en défense, et le
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