- Project Runeberg -  L'Église et la Question Religieuse en Suède par J.-P. Trottet /
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(1857)
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Les pouvoirs faibles et menacés sont persécuteurs. L’église
luthérienne suédoise ne s’est que trop engagée dans la voie des
persécutions depuis cinq ans. L’article 16 de la constitution du royaume
reconnaît à chacun le droit de professer la religion de sa conscience.
Malgré cette disposition fondamentale, que la subtilité des légistes
a su tourner au prolit de l’église d’état, les lois pénales ont détruit
toute liberté de conscience chez un peuple qui s’est jadis acquis une
si juste gloire en défendant cette noble cause. Rien de plus odieux
que la loi votée il y a trois ans par les états du royaume et revêtue
de la sanction royale. En vertu de cette loi, tout laïque qui distribue
la sainte cène, comme tout luthérien qui la reçoit de sa main, doit
être puni : il a commis un sacrilège. Si un tel délit a été commis le
dimanche, il se complique d’un autre délit, « la violation du
sabbat. » De plus, aucun luthérien ne pouvant, à moins d’être passible
d’une amende, participer à la sainte cène sans avoir reçu «
l’absolution » officielle, quiconque se rend coupable des délits qu’on vient
d’énumérer en commet ainsi un troisième.

Qu’on nous permette de placer ici quelques extraits choisis dans
les tableaux ofiiciels publiés par les cours d’assises des provinces du
nord de la Suède, où la persécution s’est donné si largement
carrière depuis quelque temps.

« Guclman Jonas Jonsson, paysan de la commune d’Orsa, est condamné, le
9 novembre 1852, à quinze jours de prison, au pain et à l’eau, et à
demander publiquement pardon au pasteur, le tout pour avoir interrompu celui-ci
pendant qu’il expliquait des passages de la Bible.

« Dorlofva Eric Ersson, valet de paysan de la commune d’Orsa et pasteur
dissident, est condamné le même jour à vingt-huit jours de prison, au pain
et à l’eau, et à être publiquement exposé devant la paroisse assemblée, pour
avoir communié sans avoir reçu l’absolution et troublé le service divin en
interrompant le pasteur. Il n’avait pu payer une amende de 11G fr. environ.

« Anna Persdotter, paysanne, de la commune d’Orsa, est condamnée le.
même jour à vingt-trois jours de prison, au pain et à l’eau, et à être
publiquement exposée devant la paroisse réunie, pour avoir communié sans avoir
reçu l’absolution, et pour avoir troublé le service divin en interrompant le
pasteur. Elle ne pouvait payer une amende de 66 francs environ.

« Vingt-huit personnes, accusées d’avoir abusé du sacrement et violé le
sabbat, sont condamnées à une amende de /jO francs chacune.

« Deux personnes, accusées d’avoir pris part à des réunions religieuses,
sont condamnées à une amende de 133 francs chacune.

« Deux personnes, accusées d’avoir abusé de la Bible, sont condamnées à
une amende de 33 francs chacune. Elles seront en outre exposées dans le
temple, devant la communauté réunie, pour être réintégrées dans l’église
moyennant participation officielle à la sainte cène (1). »

(1) Cette punition ecclésiastique, à laquelle on soumettait les forçats libérés, qu’on

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