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mais du changement. Il s’informa là-dessus des intentions
que nous avions eu depuis le commencement de la diète;
or comme II avait déjà témoigné qu’il ne convenait pas de
renverser la forme du gouvernement, tant parceque l’on
s’était engagé à l’observer, que pour ne pas s’exposer à la
fois de perdre les cœurs de la Nation et s’attirer des
affaires de la part de ses voisins, ainsi je m’appliquais, pour
ne rien commettre, à accomeder mon discours à Son goût.
Il convint pourtant peu après de Soi-même qu’un
gouvernement changé de monarchique en république, ne pouvait pas
longtems subsister dans cette dernier forme, ce qui me
donna les coudées un peu plus franches. Ensuite il voulut
savoir les dispositions du .pays, et s’il restait à Leurs
Majestés des gens, sur lesquels on pouvait compter, tant pour
les plans que pour l’exécution; à quoi je répondis selon
l’exacte vérité. De là, étant venu à parler des vues qu’on
pouvait supposer aux mutins, je lui découvris la crainte
que j’avais qu’on n’en voulût à la personne du Roi. Il me
rassura là-dessus, en disant qu’il ne faudrait que cela pour
les perdre et que les Russes ne pouvaient alors manquer de
prendre vigoureusement le parti du Roi, danger auquel ils
ne s’exposeront pas, puisqu’ils se sont si bien pourvus pour
le présent. Il me fit sentir qu’il soupçonnerait plutôt qu’on
se déférait de M:gr le prince Gustave, dont l’ésprit et les
dispositions étaient très redoutables à ces monstres, pour
l’avenir.
Il n’est pas douteux que S. M. le roi de Prusse, avec
tout l’esprit qu’il a, ne puisse affecter une sensibilité
apparente, que dans le fond, Il ne connaît point; mais j’ose
pourtant hardiment assurer, qu’il s’intéresse sincèrement aux
affaires de Leurs Majestés; je l’ai remarqué surtout au
moment que je lui rapportais, comment je suis tombé de mon
haut, lorsque je me vis trompé, en me flattant qu’il y
aurait une parfaite intelligence, entre lui et la cour de S:t
Petersbourg. Il me répondit: ”en ce cas là”–––-en accom-
pagnant ce peu de mots d’un air et d’un geste qu’il
désignaient qu’il aurait pris beaucoup de plaisir à profiter de
cette facilité, pour se mettre de la partie.
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