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Pour cette maudite politique qui se mêle toujours dans
nos lettres, j’ai le malheur de n’être pas tout à fait de
votre sentiment, ma chère soeur. Je conviens qu’un prince
doit soutenir l’honneur de sa nation, et que s’il est en guerre
il doit plutôt de commettre une lâcheté, se faire écraser
avec le dernier soldat de son armée et périr, avant d’y
souscrire. Mais, ma chère soeur, ce n’est point là le cas
dont il s’agit. Vous avez deux factions: l’une tient pour
la Russie, l’autre pour la France; cette dernière veut
renverser ce qui s’est fait dans la diète passée,, et pour cet
effet convoquer une diète extraordinaire. Vous convient-il
de risquer le bien de votre famille, votre repos et
peut-être encore davantage, pour porter et favoriser ce parti,
dont vous avez été si mal traitée à la diète de 1755? et
supposons qu’il vous en revient un grand intérêt, croyez
vous que l’exécution en sera facile? ne sentez vous pas’,
que si le parti russe se sent le plus faible, il implorera le
secours de l’Impératrice, qui ne demandera pas mieux que
ce prétexte, pour faire entrer une vingtaine de mille hommes
en Suède. Avez vous des troupes, pour leur résister? avez
vous de l’argent, pour soutenir une pareille guerre? ne
voyez vous pas qu’une bonne partie de vos Suédois se
join-droient à ces troupes du voisinage, qui entreroient chez
vous? et qui vous répondra du Danemark? ne savez vous
pas les étroites liaisons dans lesquelles il est avec
l’impératrice de Russie? mais encore supposez, ma chère soeur,
que tout cela réussit à souhait, qu’aurez vous fait? si non
de vous délivrer du joug de la Russie, comme vous
l’appeliez, pour vous mettre sous celui de la France? Vous
voyez donc bien que la Suède n’a ni honneur ni bien à
espérer d’une telle révolution; mais qu’elle et vous et
principalement votre famille, vous y risquez beaucoup plus que
la prudence ne permet de mettre au hasard. ^Je crois
qu’une politique différente meneroit plus loin; ne rien
précipiter, savoir dissimuler, quand cela est nécessaire, attendre
que le tems amène l’occasion, en profiter alors, seroit le seul
moyen de changer ce que vous pouvez trouver de
désagréable dans votre situation présente. Mais je vous avoue
que vous me faites trembler pour vous, quand je vois, par
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