Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Sidor ...
<< prev. page << föreg. sida << >> nästa sida >> next page >>
Below is the raw OCR text
from the above scanned image.
Do you see an error? Proofread the page now!
Här nedan syns maskintolkade texten från faksimilbilden ovan.
Ser du något fel? Korrekturläs sidan nu!
This page has never been proofread. / Denna sida har aldrig korrekturlästs.
d’où le coup part et vous savez ce que je vous en ai dit
plusieurs fois avant mon départ; j’ai fait sentir à la
personne en question que j’étois informée des menées sourdes;
mais je laisse Charles dans l’ignorance, et de moi il ne le .
saura jamais. Ici on en sait plus que vous là bas, et, à
mon retour, je vous en dirai davantage. Cependant, dans
une telle affaire, je ne crois pas que Charles puisse se
contenter d’un refus, et la décence même l’oblige à réitérer sa
demande. Je ne lui ai point donné ce conseil, mais je lui
dis simplemement, que s’il a de l’esprit, il a encore des
voies pour réussir dans ses desseins. S’il vous montre ma
lettre, vous pourrez voir avec lui ce qu’il y a à faire. Je ne
crois pas que ce désir de sa part est complaisance pour
moi; ses lettres marquent que son coeur est affecté, et celle
de sa soeur me le persuade davantage. Jamais il ne lui
écrit sans ajouter des compliments et des assurances très
tendres pour la personne en question. Faites moi le
plaisir de lui parler, car je ne veux que son bonheur; c’est lui
qui doit vivre avec elle, et, si son coeur n’est pas d’accord
avec sa bouche, je ne voudrais jamais qu’il concluat. Pour
ce qui est d’elle, elle est belle, d’un bon caractère, un peu
bigotte, ce qui devroit la faire préférer, car il a fallu toute
une histoire pofur l’engager à se déterminer de communier
avec les Luthériens; enfin ce sacrifice a été rendu à
l’amour. Elle m’a avoué qu’elle l’aimoit; qu’il étoit le seul
qui avoit su lui plaire, et ses beaux yeux ont versé des
larmes. Sophie est liée intimement avec elle, et tout ce
que je sais est tout à son avantage. Je vous prie de
conseiller mon pauvre petit Charles, afin que dans tout ceci il
ne fasse point de sottise. Pour moi je crois qu’à force de
remontrances et de demandes il faudra qu’il termine, mais
tout doit dépendre de ses sentiments et rien pour moi, car
ce n’est pas moi qui me marie.
Je ne vous parle point des agréments que j’ai ici; en
un mot, je ne puià penser à mon départ sans frémir de
l’abîme dans lequel je vais me jeter. C’est vous dire assez
que je suis au mieux ici. Je n’oublie cependant pas mes
amis, et vous êtes bien du nombre. Votre situation
m’afflige et je la partage sincèrement.
<< prev. page << föreg. sida << >> nästa sida >> next page >>
