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LXXIV.
Egenhändigt bref frän drottning Lovisa Ulrika till hennes bror,
konung Fredrik II i Preussen; dateradt Stralsund
den 3 Sept. 1772 >)•
i
Stralsund ce 3 Sept. 1772.
Mon très cher frère!
Je viens dans ce moment de recevoir votre lettre du
30 d’Août2); qui m’auroit dit, en prenant ce tendre congé,
que trois semaines après, j’en recevrois une de ce style?
Au nom de Dieu, mon très cher frère, examinez et pesez
bien les circonstances; je les ignorais en partie quand je
vous écrivis ma première lettre. Le Roi, mon fils, a été
dans la nécessité de faire ce qu’il a fait ou de perdre sa
couronne. Les Etats avaient affiché un tableau dans
toutes les boutiques des libraires, de l’état des finances. On
voyait au haut de ce tableau les sommes que coûtaient la
Cour et la maison du Roi. On disoit à l’oreille que c’étaient
des sommes dont l’Etat pouvait être soulagé, et au fond les
Rois ne leur étoient d’aucune utilité. On avait élu les
membres qui dévoient former la Commission; dans cette
commission on devoit examiner la question de l’inactivité, dans
laquelle le Roi avait eu la plus grande part; et tout le parti
qui gouvernait à présent avait déjà déclaré à Norrköping
en 1769, que tôt ou tard on ferait payer au Prince royal
la démarche qu’il avait faite. Enfin, plusieurs autres
circonstances qui serait trop longues à déduire, marquoient
évidemment que l’on visait à faire de la Suède une
république simple. Auriez vous voulu que le Roi lâchement se
fût laissé détrôner; qu’il eut attendu avec tranquillité, que
2) Se Bilagan N:o LXXII.
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