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Rame], à force de prières, m’a fait remonter; elle avoit
raison, car il étoit an fait ridicule de faire nne rupture pour
une vétille. Je l’ai vu assez, mais comme j’avois été
brusquée devant 50 personnes, j’étois fort choquée. Enfin je
suis entrée dans l’appartement de lecture, quoique très tard;
on avoit fait des reproches au Roi, de la manière dont il
m’avoit parlé; car votre belle-soeur, la Wrede et Augusta
toutes trois étoient venues s’accuser, en lui disant qu’elles
ne voulaient pas plus lui manquer que moi, et que par
conséquent elles étoient toutes aussi coupables. Alors il a
demandé: Mais qu’ai-je dit qui aie pu choquer ma belle-soeur?
Votre mine — a-t-on dit — étoit pire que vos paroles
et elle a été sensible, comme elle n’a pas le reproche à se
faire, d’avoir voulu vous manquer. — Il a paru un peu
confus et s’en est allé.
Je ne sais si un reste de colère contre moi, ou aussi
un peu d’embarras a été cause qu’il a évité de me saluer,
et de me passer; mais il l’a évité soigneusement pendant
tout le reste de la journée. Au spectacle il a été seul dans
sa loge, n’y ayant pas même quelqu’un de sa suite, sans
regarder et comme s’il boudoit; car on a pourtant donné
le spectacle, quoiqu’il ne vouloit point. Enfin au bon soir,
il a tourné longtems autour du pot pour me saluer, et une
moitié d’embarras avec un peu de colère, qui je crois, lui
restoit a été mis au salut donné pour le bon soir. Sans
doute qu’il a trouvé ensuite que j’avois raison de prendre
la chose vivement, car il a envoyé ce matin me demander,
si je voulois sortir à cheval et que l’Espagnol étoit dans la
cour, pour m’attendre. J’ai pris cela pour les préliminaires
de la paix, et sans songer à ce que je devois faire ou non,
je suis descendue. J’ai suivi le Roi un bout de chemin,
pendant lequel il avoit encore un peu l’air embarrassé;
mais comme s’il avoit eu envie de rire, il n’a depuis été
question de rien; mais il a eu beaucoup de politesse
aujourd’hui pour moi; sans doute qu’il aura trouvé qu’il avoit
tort. Aussi j’ai été comme toujours, mais si l’occasion s’en
présente, et qu’il est une fois de sa bonne humeur, je lui
rendroi cette aventure du double, quoiqu’en badinant, pour
du moins lui montrer que oe n’est ni une sotte ni une enfant è
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