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férieurs à ces peuples auxquels ils firent plus tard bien des
emprunts. Mais eu revanche ils possédaient dans la vie de
famille et le caractère individuel, replié sur lui-même et
rêveur, dans l’imagination et la veine poétique, des ressources
intarissables qui, même dans des conjonctures peu propices,
devaient leur assurer une existence morale à part.
Le meilleur sort est échu, on le sait, aux habitants de
la Finlande, qui, sous les lois et les institutions de la Suède,
ont vu les germes natifs se développer pendant des siècles
au point d’atteindre de nos jours une certaine maturité,
d’accord avec la civilisation européenne. C’est là un phénomène
très-rare dans les annales des peuples vaincus; il constitue
pour ce pays une situation unique sur toute la circonférence
de la Baltique, où non seulement des tribus de la même
souche, mais aussi des peuples d’une autre extraction ont
succombé d’une manière plus ou moins complète sous des
nationalités étrangères. L’attention est donc forcément ramenée
sur tout ce qui se rapporte aux origines de l’élément suédois
en Finlande. Ainsi, ces colonies suédoises aux bords du
golfe de Finlande et du golfe bothnique, entrepôts jadis de
la culture de leur patrie et jouant un rôle important dans
l’histoire intérieure, de quelle époque datent-elles? Ne
sont-elles pas réellement, en partie du moins, antérieures à la
période de la conquête proprement dite sous laquelle on les a
communément cru fondées, et n’ont-elles pas contribué plus
tôt qu’on ne l’a supposé à amener ce rapprochement entre les
deux peuples si important dans nos annales? Pour les
provinces de langue suédoise du midi, ne faut-il pas chercher
leur origine dans une période fort reculée, contemporaine des
expéditions des Varègues vers l’intérieur de la Russie? Ce
sont là des questions à la solution définitive desquelles
l’archéologie, de même que la philologie et l’histoire proprement
dite, qui ont déjà produit des résultats remarquables, auront
encore à s’occuper et qui sans doute répandra un jour
nouveau sur plus d’un détail obscur.
G. Frosterus.
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