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26
9.
Norrköping le 11 Mai 1769.
Monsieur le Comte! Voici le premier moment,
depuis trois semaines, dont je puis disposer, et
que je saisis avec empressement pour
m’entretenir avec vous et vous remercier des deux lettres
que vous m’avez écrites. Je suis bien loin de
prendre au pied de la lettre tout ce que vous me
dites sur mon sujet: je l’attribue plus à vos
sentimens pour moi qui vous font illusion, qu’à la
réalité. J’ai rempli mon devoir avec plaisir: je
n’y vois point de mérite, si ce n’en est un de faire
son devoir dans un temps où si peu de gens font
le leur. Si j’ai fait du bien, j’en goûte la plus
belle des récompenses par la réunion des esprits.
Le contentement général, le rétablissement de
l’Etat et l’amour que la nation assemblée
témoigne à chaque instant à son Maître, l’approbation
des gens les plus éclairés et qui jouissent
euxmêmes d’une réputation aussi brillante que vous,
ajoutent certainement de beaucoup à la
satisfaction que je goûte. Elle aurait été entière, si
le voyage de Norrköping (qui était à tant
d’égards si désagréable) m’eût du moins procuré
le plaisir de vous voir chez vous et de vous y
témoigner de bouche l’estime, l’amitié et la
considération que je vous ai toujours portées, et avec
lesquelles je ne cesserai jamais d’être etc.
P. S. Mr de Sparre m’a dit que vous comptiez
:
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