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en parler, jusqu’au retour du courrier que nous
avons envoyé à Paris. Mais j’apprends
aujourd’hui que le bruit de mon départ se répand en
ville, que ce sont des lettres de France qui le
mandent, et Mr de Creutz même m’écrit que Mr
de Vergennes lui avait dit qu’il avait des raisons
de croire que j’irais à Spa cet été. Je ne connais
pas trop par où ni comment ce ministre en est
instruit. Je n’en ai écrit qu’à Taube seul pour lui
demander des éclaircissemens sur les affaires
pécuniaires et les dépenses de Spa. Il faut que
comme on ouvre toutes les lettres, Mr de
Vergennes ait appris ce qu’on ne savait pas ici.
Quoiqu’il en soit, je me vois forcé à rompre
aujourd’hui le silence avec vous, craignant que vous ne
soupçonniez ma confiance en vous, et vous en
devant trop par tant d’endroits, pour vouloir
même vous faire penser un seul instant que j’en
manquasse dans aucune occasion. Voilà ma
confession vis-à-vis de mon ami. Je le prie de
vouloir bien la présenter sous le jour le plus
favorable à mon premier ministre, pour lui
demander son approbation. A ma place il faut tout
sacrifier à l’Etat et à son devoir. J’avoue que le
sacrifice me coûterait, mais je le ferai pourtant,
quelque dur qu’il puisse être. Je pourrais me
flatter de l’espérance de dissiper mes humeurs
noires; mais si mon ministre le trouve
totalement contraire au bien de l’Etat et des affaires
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