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et que je considère le plus. Je ne vous
rappellerai pas même que c’est moi, il y a onze ans, qui
seul m’opposai au torrent de toute la nation
ingrate qui avait uoblié vos services, et qui vous
tirai de l’exil ou vos ingrats citoyens vous avaient
envoyé. Je sais que vous m’avez bien récompensé
de mes soins, et la paix que j’ai conservée au
milieu de tous les orages qui menaçaient mon trône
et mon pays, est un fruit de votre administration.
Mais, mon cher Comte, on s’enchaîne souvent
par ses propres services, et c’est votre cas. Vous
avez trop d’attachement pour moi, vous aimez
trop l’Etat pour nous abandonner tous deux,
sans avoir initié celui qui doit vous succéder.
J’attends tout de votre amitié et de cette
tendresse que vous m’avez toujours témoignée. Je
sais que vous m’avez arraché une promesse qui
me sera bien dure à tenir, mais je sais aussi qu’elle
peut être prescrite un an après la paix. J’aime
mieux tenir tout de votre amitié et de votre
sacrifice libre, que je regarderai fait à la tendresse
que vous me portez, que d’invoquer toutes les
autres considérations dont je pourrais me
prévaloir. J’ai chargé Mr le Comte Charles Piper,
votre beau-frère, de vous remettre celle-ci, et
de réunir tous ses efforts aux miens et à ceux
’des bons citoyens, pour vous faire changer de
résolution.
15.
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