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À la Comtesse DE RAMEL, pendant son
séjour à Madrid en 1779.
Madame la Comtesse de Ramel! Votre frère m’a
dit que vous souhaitez une caisse de thé, et je
m’empresse de vous l’envoyer. J’espère que vous
en ferez tant boire aux Cameraras Majors, aux
Grands d’Espagne, aux Ministres et aux Dames
du Palais, qu’ils persécuteront le Roi d’Espagne
pour me rendre mon vaisseau. Sérieusement je
souhaite que vous trouviez le thé bon. On m’a
dit que c’était une envie, et j’en ai été d’autant
plus empressé de vous l’envoyer. Je souhaite
que cela soit vrai, et qu’après quelques mois
vous ayez un beau garçon, qui dans 20 ans d’ici
pourra aussi bien traiter les affaires de mon Fils,
que Mr. de Ramel traite aujourd’hui les
miennes. Vous savez, Madame la Comtesse, combien
je m’intéresse à vous et à toute votre famille,
ainsi vous ne doutez pas du plaisir que j’aurais
d’en voir l’augmentation. C’est avec ces
sentimens que je suis etc.
P. S. Vous avez lu, sans doute, les lettres de
Mr. de Villars pendant son ambassade d’Espagne,
les rélations des Dames de la Cour de Charles II,
et des faits et gestes de ce Prince; comme quoi
il regardait la Reine goûter d’un gros chapon,
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