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Russie, pour me brouiller avec les Cours alliées,
«t pour retarder l’ouverture de la campagne. J’ai
redemandé par deux fois le courrier espagnol
pendant mon séjour à Björkö, mais inutilement,
et la correspondance a cessé; ainsi il faudra,
malgré moi, continuer à m’unir à la Prusse et à
l’Angleterre. Je vois que vous avez prévu ces
difficultés par votre lettre du 18 juin, et il est certain,
que l’impératrice eut avoué à toute l’Europe et
à sa nation qu’elle était terrassée, si elle m’eût
fait signer une paix datée de Björkösund. Je
vous envoie les expéditions signées pour les
emprunts. Comme nous aurons de l’argent
^’Angleterre, de Prusse et de Hollande, je ne veux pas
me servir du créditif des Etats sur la banque.
Ce million est réservé pour le cas où nous serions
attaqués, et j’ai la délicatesse de ne vouloir m’en
servir qu’à l’occasion convenue avec le comité
secret. Vous avez bien fait de recevoir l’argent
que les Ministres d’Angleterre et de Prusse vous
offraient, puisque cela soulage les besoins et ne
m’engage pas.
J’étais à cet endroit de ma lettre, quand on
a signalé la flotte du Prince de Nassau. Notre
dan-der devenait imminent, et je l’avoue avec
franchise, c’est la première fois que ma constance
intérieure m’a abandonné, car à l’extérieur j’ai
pu la conserver et décider d’attaquer la flotte
ennemie,
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