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A la Reine.
Madame! ce m’est une très griève
douleur, vû l’exprès commandement de Votre
Majesté, que je ne lui puis plus sûrement 8c
évidemment satisfaire en chose de telle consé-:
quence; car les particularités que Votre
Majesté veut savoir, sont, pour la longueur du tems
SC malice des hommes, si obscures & suspectes,
que difficilement on les peut connaître ni
éclaircir, ni même en parler sans danger.
Néanmoins je n’ai librement 8c apertement écrit ce que
j’en savais 8c avais ouï dire; mêmement que fai {+-+}
sant sincèrement mon devoir, Vos Majestés
m’auront de leur grâce pour excuse. Aussi que
la déclaration que je n’ai faite, leur donnera
juste occasion d’y en employer d’autres (comme
il me semble être nécessaire), afin que par la
diligence 8c industrie de plusieurs, elles puissent
véritablement savoir, ou peur le moins plus
sûrement connaître ce qu’elles en désirent, 8c par
ce moyen mettre fin à ce que puis après les
malins 8c envieux voudraient feindre &
inventer pour déplaire, s’ils peuvent, à Vos
Majestés. Quant à moi, j’y ai fait ce que j’ai pû;
et supplie très humblement Votre Majesté
(Madame) croire que la crainte du mal, ni l’espé-
Hcindl. r’ôr. Stand. Hist. Del. XJ. 5
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