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que lors j’eus la commodité de familièrement
conférer avec lui, je lui remontrai la
puissance du Roi d’Espagne et des Pays-Bas, et
qu’étant en paix, ils envoyaient communément
tous les ans cinq et six cens navires d’une flotte
qui passait par le détroit d’Ebeneur, et que du
trafic qu’ils faisaient aux pays de Prusse et
Livonie et lieux circonvoisins, provenaient la
plupart de leurs richesses. Ce considéré, qu’il
se pouvait assurer, qu’un tel Prince son voisin
ne faudrait d’user de l’occasion, quand elle se
présentera, pour se mettre hors de la servitude
où il est tenu par le détroit d’Elseneur, et s’en
rendre S:r, si il n’y était pourvu d’heure et fort
diligentement ; et qu’en toutes ses affaires il ne
pouvait espérer de Prince quelconque plus
certain ni assuré secours, que de V. Mité, qui
connaissait très bien que l’occupation du détroit
par les Pays-Bas lui serait très préjudiciable,
aussi que les Pays-Bas étaient à présent moins
exposés aux injures et violences de leurs
ennemis, et auraient plus de moyens de leur nuire,
s’ils étaient en paix, qu’ils n’avaient jamais
eu. Lors il me répondit librement et
aper-tement, qu’il n’était ignorant des plaisirs que
les Rois de Daunemark avaient reçu des Rois
de France, ni des faciles moyens que V. M:té
avait de lui en faire, mais qu’il était jour-
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