Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Häfte 3 - Strödda Meddelanden och Aktstycken - Bref upplysande svenska historien - Öfverstekammarjunkaren frih. Carl Bonde till Gustaf IV Adolf från en beskickning till Napoleon 1801—1802
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FRIH. CARL BONDE TILL GUSTAF IV ADOLF 1 801–1 8 02. 363
j’ose invoquer la bonté et l’indulgence de Votre Majesté à l’égard de
tout ce qui peut se référer au défaut de capacité et de talent de ma
part, dans cette entrevue. J’ai tracé fidèlement ce que j’ai^dit, etiles
réponses qui m’ont été données. Si mes paroles trop simples
peut-être, ont porté plutôt, l’empreinte de la vérité et de la politesse, que
celle de la flagornerie,J) ce n’est point, que j’ai ignoré le gout du
Premier Consul pour ce dernier genre, mais je l’ai trouvé peu
convenable à la dignité du Souverain, que j’ai l’honneur de servir et au
caractère de la nation soumise à ses loix. Ayant éloigné, autant qu’il
me fût possible, la gêne dans l’expression, et l’affectation dans les
manières, j’ai cru qu’un discours simple et vrai, accompagné d’un ton
modeste, mais sans embarras, pouvait aisement faire naître chez
Bonaparte cette idée, que celui qui ne se laisse point troubler par les
apparences, n’est pas très loin de découvrir la véritable hauteur de
celui, qui veut en imposer.
A la fin de la conversation, Bonaparte parut très pensif; et son
esprit semblait se remplir d’idées toutes nouvelles; Ne connaissant
point sa manière d’être ordinaire, il m’est impossible de pouvoir
indiquer l’effet propre, qu’aura produit sur lui mon audience, mais j’ose
me flatter, qu’elle ne sera pas nuisible au service de Votre Majesté.
Ce gouvernement parait au reste animé de l’esprit d’égoisme le
mieux prononcé. Celui du Premier Consul se présente cependant
plus noblement, étant motivé par l’amour de la gloire et par le désir
de gouverner, lorsque celui de ses ministres, généraux, secrétaires et
conseillers se réunit en un seul point: la corruptibilité. Bonaparte,
dirigé par les meilleurs intentions, renforcées par une volonté très
prononcée, manque souvent son but à cause des obstacles que
l’administration sait habilement opposer à ses vues, et ces obstacles se
trouvent plus ou moins conséquents selon que les avantages
personnels s’y trouvent plus ou moins ménagés. La manière des ministres
et des consiellers, de gérer les affaires publiques, tant intérieures
qu’extérieures, le ressent sans cesse de cette succession de divers intérêts;
et l’intérêt particulier marche toujours le premier, ensuite celui de la
France, puis ceux des autres puissances, et celui de l’Europe ou du
monde en général, étant rarement discuté, n’y est pour la plus part
que pour orner les préliminaires des traités, et les gazettes officielles.
Un pays, qui offre toutes les jouissances possibles, fait naître
naturellement le désir de s’en procurer, et c’est la principale source de la
corruption. On faisait déjà à cet égard des reproches aux ministres
de Louis XV et de Louis XVI; et l’habitude, qu’on a prise depuis
dix ans de ravager le monde, et de s’emparer du bien d’autrui, n’ayant
rien changé dans ces premières dispositions, vient seulement d’y ajouter
l’abolissement des formes et des étiquettes. Quelques uns des ministres
ne se donnant pas même la peine de voiler cette passion qui les
dévore, mais se reposant avec confiance sur la force prépondérante du
Gouvernement qu’ils servent, n’envisagent le juste mécontentement des
’) »Lagt smicker».
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