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Mais tout en admettant que la region nord du departement de l’Hérault appartient
au climat des hémicryptophytes, nous devons reconnaitre que la region méridionale,
méditerranéenne, se range décidément, par son spectre, dans le climat des thérophytes :
la flore entiére de l’Hérault a un total thérophyte de 32 ’’/o, et ce chiffre, trop élevé
pour figurer dans le spectre biologique d’une flore ressortissant au climat des hémi-
cryptophytes, n’a rien que de tres plausible dans le spectre biologique d’une flore
habitant, en dehors d’un domaine å climat hémicryptophyte, d’autres domaines jouis-
sant d’un climat de thérophytes. Citons parmi les chiffres qui piacent les regions
méditerranéennes de la France sous le climat des thérophytes : la proportion de 39 ^lo
de thérophytes qui caractérise, selon la liste donnée par MM. Flahault et Combres^), la
flore de la Camargue, å l’embouchure du Rhone, et celle de 45 *^/o au moins de théro-
phytes que présente le spectre biologique des 508 espéces de phanérogames de l’ile de
Porquerolles, pres de Toulon^). Que des flores présentant une proportion thérophyte
aussi forte relévent du cUmat des thérophytes, personne ne le contestera, car, méme
si toutes les espéces non thérophytes étaient hémicryptophytes, l’augmentation relative
de la proportion hémicryptophyte, rapportée au spectre normal, serait moins considé-
Tableau 6.
Spectre biologique
de la
Camargue.
Nombre
des
espéces
F
Gh
H
K
Th
Camargue
233
10
8
32
11
39
rable que celle de la proportion thérophyte. Gonsidérons par exemple la flore de la
Camargue : elle ne saurait contenir plus de 61 ^’/o d’hémicryptophytes ; or, pour qu’on
pilt dire que l’augmentation relative de la proportion hémicryptophyte y egale celle
de la proportion thérophyte, elle devrait étre de 81 "/o. L’état de choses actuel ressort
du tableau 6, qui donne le spectre biologique de la flore de la Camargue en assignant
32 "/o aux hémicryptophytes, et ce spectre concorde du tout au tout avec ceux d’autres
regions comprises sous le climat, méditerranéen, des thérophytes.
Mais tout en relevant décidément du climat des thérophytes, les cotes méditerra-
néennes de la France n’ont pas du tout une physionomie caractérisée en premiere
ligne par l’existence des sociétés de plantes thérophytes; on pourrait méme aller
jusqu’å dire que les sociétés thérophytes ne jouent qu’un role peu considérable dans
la vegetation de ces contrées ; il n’y a que quelques regions de nature toute parti-
culiére, telles que les alluvions marines sableuses, etc, oii l’impression que vous laisse
1) Flahault, Ch. et Combres, P., Sur la flore de la Camargue et des alluvions du Rhone.
BuU. Soc. Bot. Fr., t. XLI.
’’) Pour la liste des espéces, voir Jahandiez, E., Les iles d’Hyéres, 1905.
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