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la vegetation soit vraiment celle d’une société thérophyte prédominante. Gela tient å
ce que, pour considérer les sociétés végétales, nous nous plaQons ordinairement å un
point de vue purement physionomiste, et, dans une certaine mesure, cette maniére
de voir s’impose, aussi est-elle généralement adoptée par les géographes quand ils
entreprennent de caractériser les diverses regions å l’aide de leur vegetation: å
l’encontre de cette determination des climats de vegetation qui se base sur les formes
vitales des plantes et qui recherche d’abord, dans la flore d’un pays, la forme vitale
qui s’y trouve représentée par le plus grand nombre d’espéces, pour relever cette
forme vitale comme étant particuliérement caractéristique des conditions de milieu,
c’est-å-dire du climat, au sens large du mot, la considération physionomiste de son
coté s’intéresse surtout aux grandes masses dominantes, aux traits qui sautent immé-
diatement aux yeux ; elle regarde moins le nombre des espéces que le nombre
et la taille des individus. Supposons une formation oii les phanérophytes, les
chaméphytes, les hémicryptophytes et les thérophytes soient représentées avec le
méme degré de fréquence : on sera naturellement amené å la caractériser comme étant
essentiellem ent une formation phanérophyte, pour cette raison que la forme vitale des
phanérophytes est celle qui s’y fera le plus remarquer ; supprimons les phanérophytes :
l’ensemble des plantes qui restent donnera l’impression d’une formation chaméphyte,
car tout en s’effaqant un peu sous les hémicryptophytes et les thérophytes de taille
plus élevée, pendant la saison favorable, les chaméphytes prédomineront dans la
physionomie de la saison inclémente ; supprimons les chaméphytes : la formation
prendra un caractere hémicryptophyte ; et enfm, en supprimant également les hémi-
cryptophytes, nous aurons une formation dont le caractere thérophyte ne sera contesté
par personne. En d’autres termes : å des degrés de fréquence égaux, et considérables,
les formes vitales prédomineront dans Fordre de succession oii je les ai énumérées
dans le spectre biologique, et c’est ainsi qu’il faut s’expliquer ce fait d’expérience
pratique que, méme sous le climat des thérophytes, les cas sont rares ou les théro-
phytes dominent assez une formation pour qu’on ait jugé naturel de la dénommer
d’aprés ce type biologique.
En ne considérant que l’état de choses actuel et les sociétés de plantes plus ou
moins naturelles, on peut dire, je crois, que c’est le maquis, c’est-å-dire une société
composée, en majeure partie, de nano-phanérophytes et de chaméphytes, qui est
surtout répandu et prédominant sous le chmat des thérophytes tel qu’il se manifeste
dans la region méditerranéenne. Mais il ne faut pas oublir que l’état actuel est
éminemment un produit de culture et que la couverture végétale de la terre différe
beaucoup, comme aspect, de ce qu’elle était avant que l’homme eut exercé son in-
fluence modifiante. A cette époque reculée, l’extension des sociétés phanérophytes était
bien plus considérable que maintenant. A en juger par ce qui reste de sociétés méso-
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