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climat de vegetation méditerranéen de celui de l’Europe moyenne s’aheurte å cette
difficulté qu’il n’y a pas de frontiere visible; le maquis se continue dans les sociétés
végétales de l’Europe moyenne, dont la definition biologique coincide avec celle de
certaines formes du maquis et qui se composent en partie d’espéces qui peuvent
constituer un element essentiel du maquis. En allant de l’Italie septentrionale vers
le nord, on retrouve jusque dans les vallées des Alpes toute une serie de phanéro-
phytes et de chaméphytes du maquis, ce qui n’empéche pas le spectre biologique de
ces contrées de se ranger nettement parmi ceux de l’Europe centrale. La méme
observation peut se faire en France en remontant la vallée du Rhone dans la direc-
tion sud-nord ; et les vegetations des landes de l’Europe moyenne et septentrionale
offrent également de fortes ressemblances avec les formations du maquis méditerra-
néen ; comme ces derniéres, elles se composent de nanophanérophytes et chaméphytes
xéromorphes, toujours vertes, avec cette difference qu’ordinairement le nombre des
espéces phanérophytes et chaméphytes y contenues est moins considérable. D’ailleurs
cette distinction n’a rien d’absolu : il existe des formes de maquis qui sont pauvres
en espéces et, d’autre part, des formations landaises composées d’autant d’espéces
phanérophytes et chaméphytes que beaucoup de maquis, — telles les landes irlan-
daises ; les transitions se font par degrés imperceptibles et les limites qu’on a l’habi-
tude d’établir ne sont ni nettement distinctes au point de vue physionomiste, ni
scientifiquement fondées.
Il est clair qu’il ne faut pas faire grief å la méthode physionomiste de ne pas
établir des limites tres tranchées pour la vegetation lå oii le climat n’offre que des
transitions lentes ; ce qu’on peut lui reprocher å juste titre c’est d’étre radicalement
incapable de tracer aucune démarcation dans les regions de ce genre ; elle n’est pas
en mesure de justifier le choix d’une ligne ni de vérifier si la ligne adoptée a la méme
Valeur biologique dans tout son parcours. Il en est autrement de la méthode qui
délimite les climats de vegetation å l’aide des statistiques des formes vitales, car ici
le parcours de la limite est déterminé par le rapport entre le spectre biologique des
flores locales et le spectre biologique de toute la terre (le spectre normal), c’est-å-dire
par la relation de deux grandeurs susceptibles d’étre exprimées en chiffres. D’aprés
cette méthode, la ligne de démarcation entre le climat thérophyte de la region
méditerranéenne et le climat hémicryptophyte de l’Europe moyenne devra étre
menée par les points oii les thérophytes sont remplacées par les hémicryptophytes en
leur qualité de type biologique prédominant dans les spectres des flores locales com-
parés avec le spectre normal ; une telle ligne partirait d’un point sur la cote de
l’Atlantique pour alier aussi loin vers l’est que s’étend le climat des thérophytes ; elle
représenterait partout la méme valeur, le méme rapport des formes vitales dans les
spectres biologiques.
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