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vê une barrière insurmontable entre les nations
du midi et du nord de l’Europe. On a eu tort
de croire, pendant une longue suite de siècles,
que les peuples qui renversèrent l’Empire de
Rome soient sortis de la Scandinavie. Le
premier théâtre de leurs exploits fut dans le
voisinage du Pont Euxin, sur les rives du Don , du
Dniestr & du Danube. Les nations Orientales
et Septentrionales de l’Allemagne qui ne
voulurent point faire cause commune avec les Huns,
ni se mélanger avec eux, n’eurent aucune
communication avec les Goths ou Germains
méridionaux , tant que durèrent les courses des Huns,
et encore moins avec l’Italie et la Grece, seuls
pays où l’on cultivait alors les sciences et les
lettres- et quand ces nations reparurent , après la
dispersion des Huns, elles n’etaient plus
reconnais-sables. Tout le nord de l’Europe avait fuhi une
révolution, dont il est impossible de
méconnaître les effets et les traces. Comment cette
révolution s’etait-elle opérée? La diredion neuve
et étonnante donnée, pendant cet intervalle, à
l’esprit, aux moeurs, et à toutes, les institutions
des tribus gothiques et slaves du nord de
l’Allemagne , le mouvement imprimé à leurs
migrations, à leurs entreprises guerrieres, tout porte
l’empreinte d’un changement subit dans les choses
de cette partie du monde- mais ce mouvement
s’est-il donné du midi au nord ou dans le sens
contraire? Voilà des questions que je n’ose point
prendre
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