Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 1. La nature - III. L’Été du Nord
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78 LA SUÈDE
— Oui, dit-elle : le pays a bien changé.
— Oh! je le retrouve encore tel qu’autrefois,
répondit-il. Voilà le chemin qui conduit au bois
de bouleaux ; voilà le grand pré vert où j’ai cueilli
tant d’orchidées sauvages...
A ce moment, la porte s’ouvrit, et une grande
jeune fille apparut, éclatante de fraîcheur, sous le
lin doré et si suédois de sa chevelure.
— Et voici votre fille! s’écria-t-il. Je retrouve
le pays et sa plus belle fleur...
Rayonnant, la main tendue, il avait fait un pas
vers elle ; mais la jeune fille s’était arrêtée, et son
sourire indécis errait de la vieille dame à l’inconnu.
—- Ce n’est pas ma fille, dit l’hôtesse d’une voix
un peu tremblante : c’est ma petite-fille... Ma fille
est morte depuis neuf ans, et Monsieur l’Ingénieur
a devant lui l’aînée de ses sept enfants...
Je ne pouvais détacher mes regards de la
belle fille qui ressemblait si parfaitement à sa mère
qu’en la voyant cet ingénieur s’était cru de dix-
huit ans plus jeune. Et je pensais que si, dans
vingt ans, je refaisais ce voyage, sa fille aux
mêmes yeux d’un bleu lacustre, aux mêmes che-
veux d’écume ensoleillée, rencontrée sans doute
à la même place, me donnerait un instant la même
illusion. Sa blonde et robuste jeunesse, qui, à.
peine éclose, touchait à sa maturité, s’harmonisait
avec cette nature du Nord, dont le printemps et
l’été se confondent dans un rapide épanouissement.
Elle n’en était, pour mieux dire, qu’une végétation
luxuriante, presque aussi impersonnelle que les
bouleaux et les grandes herbes. Dans ces vastes
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