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Monsieur
Je crois ne devoir pas vous laisser ignorer qu’aya’nt eu occassion
de faire connoissance avec Monsieur Richard Jardinier du Roy de France
a Trianum aupres du Versailles, j’ai regardé cette aventure comme tres
avantageuse pour moi, et j’aurois cru manquer essentiellement si je n’en
avois profité avec empressement; J’ai eu 1’honneur Monsieur de le voir
chez lui et je ne scaurois vous exprimer combien il m’a temoigné de
satisfaction de me voir surtout lorsque j’ai eté annoncé de votre part et
comme votre eleve par la voye de Messieurs Duchesne le Pere et le
fils1 (auteur renommé par ses observations sur les fresiers) qui m’ont
fait mille politesse. J’ai promené dans le jardin de Trianum avec ces
Messieurs, qui ont rien negligé pour soumettre a ma vue toutes les
richesses qu’il renferme, et je vous avoue, Monsieur, que je n’esperois
pas d’y trouver en quantité des plantes si curieuses, qui dans le fond
ne peuvent se trouver que dans un jardin tel que le sien, et etre
cul-tivés par un homme qui reunit les connoissances les plus vastes et les
plus elendues, a une culture la plus profondé.
Dans les differens entretiens, que j’ai eu avec luy, je me suis aperqu
combien il est charmé de se trouver avec quelqu’un que vous honoréz
de votre bienveillance, et qui a eu le bonheur de profiter de vos leqons.
11 ne m’a méme pas laissé douté, combien il desirirois avoir quelque
chose dans son jardin qui put attirer votre curiosité et meriter vos
at-lentions, n’ayant rien tant au coeur que de seconder les vues dont vous
favorisés ce genre de culture.
J’ai profité, Monsieur, de tout le tems, qui m’a donné une demij
fournée pour voir les rarités dont 1’enumeration je detailerai une autre
jois plus exactement. Je suis fort invité a multiplier mes visites autant
que mes occupations me permettent, vous sentez parfaitement que je
profiterai des circonstances: et j’espere Monsieur, que vous voudres bien
me faire une notte de toutes les plantes qui pourront vous faire plaisir
afin que je prene avec Monsieur Richard les mesures convenables pour
vous les faire passer tout de suile et sans fraix par la méme voye que
vous recevrez ce petit envoye de graine avec leurs notes. Vos
commis-sions, Monsieur, me seront d’autant plus flateuses, quelles me mettront
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