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Ma très chère femme.
Comme j’ay reçu, il y a quelques jours, la vôtre datée
le 9 de juin, je rend grâce au ciel d’en apprendre, que
Vous vous portez, Dieu soit loué, bien, avec le reste de la
famille. Dieu le fasse continuer ainsy, et procure une
heureuse fin à mon esclavage présent, dans lequel la santé
m’est encore assez bonne, mais Dieu sait de quelle duré,
car je me dévore de chagrin, me voyant oublié de tout le
monde et entièrement exclu de veiller à l’interèt de ma
postérité, oui mon désespoir seroit inexprimable, s’il ’ne
me restoit la confiance en Dieu et celle que j’ay à la ju-
stice et la grâce de sa Majesté le Roy Notre Maître, qui,
à ce que j’espère, ne permettera pas que mes persécuteurs
ayent dans mon infortune le dessus de moy et de Vous
autres en même temps. Vous me mandez mon Ange que
Vous pouviez bien avoir quelque chose à me mander qui
me seroit assez agréable, et quoique tout ce qui me pourra
venir de votre main ne pourrait que me réjouir, je crois
pourtant que rien ne seroit à mander qui soit capable à
surpasser la juste douleur que je sens de me voir séparé
de Vous et peut-être pour jamais. Enfin, que la volonté
de Dieu soit, à laquelle je me soumets avec dévotion,
Vous assurant qu’çn expirant même je ne renoncerai à
l’estime, la vénération et là tendresse que je Vous dois
et dans lesquelles j’ay l’honneur de vous embrasser fronts
étant Ma très chère Comtesse
Friderichshaven
den ï8: d’aout
1715.
Votre très humble et très
obéissant valet
Conforme a M. Stenbock.
l’originale.
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