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celte eau y apporte avec elle doit s’élever par jour à 4062 millions
de Kilogrammes. Ce limon se dépose dans la partie intérieure du
fjord, qui, sur une longue étendue qu’on a ponctuée sur la carte et
qui paraît s’être prolongée autrefois jusqu’à la glace continentale,
en est tellement rempli que même les bateaux plats n’y peuvent
plus passer.
Lorsque le soleil a séché cette argile très fine, elle est mise en
mouvement par la moindre brise et l’air se remplit au loin de nuages
de poussière, de sorte que les rochers et les plantes sont couverts
d’une farine grisâtre qui donne à toute celte région un triste aspect.
La glace continentale, à l’extrémité du fjord de Nagsugtok,
finit à 500—560m au-dessus de la mer, et elle s’élève ensuite
graduellement vers l’intérieur mais sans atteindre une hauteur aussi
grande que l’Isblink de Frederikshaab. Au bord même de la glace,
là où les cours d’eau se déversent, on a trouvé un magnifique porlail
de glace haut et large de 16—18m. La glace continentale aboutit
ici à un terrain en partie plat qui, près du bord de la glace, est
couvert de roches dont les faces polies portent des stries fraîches
et bien distinctes dirigées de l’E. 30° S. à 10. 30° N. La moraine,
en cet endroit, avait été en partie emportée par le volumineux cours
d’eau qui coulait sur une grande étendue le long du bord de la
glace, ou était réduite à une mince couche d’argile. Mais, plus
au Sud, on a trouvé une moraine terminale composée d’argile et
de pierres, et qui couvrait le bord de la glace jusqu’à une hauteur
de 15m.
La structure géologique du pays, dans la partie du
Grønland dont il est question ici, présente un cachet des plus uniformes,
car on n’y trouve guère que des roches cristallines stratifiées, à savoir
le gneiss gris, le gneiss ferrugineux et le gneiss contenant de
la hornblende ou du grenat, elles roches éruplives, telles que le
granité et la diabase, y sont rares. RI. Kornerup a indiqué sur la
Pl. VI la distribution des roches dans tous les endroits que
l’expédition a eu l’occasion de visiter. Dans quelques localités, on
a trouvé du marbre ei de la dolomie (p. 155), qui est
extrêmement rare dans tout le sud du Grønland. Celle d’Ekalugsuil et
d’I’n-goriarfik renfermait du spinelle violet cristallisé en octaèdres
réguliers (Dens., 3,65), de la chondrodite et du graphite, tous deux
en Irès petite quantité, et un mica jaune blanchâtre (à deux axes
optiques faisant entre eux un très petit angle). Ces minéraux n’offrent
pas moins d’intérêt parce qu’on les rencontre aussi ensemble dans
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