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devons une reconnaissance toute particulière pour l’obligeance avec
laquelle il a bien voulu se charger de l’examen de nos collections
du Grønland.
Les recherches bien connues entreprises par M. Heer sur les
couches tertiaires à fossiles des environs du lac de Constance et
d’autres localités, et les résultats importants qu’il sut en déduire
attirèrent sur lui, déjà au milieu de ce siècle, l’attention des
géologues, et plusieurs d’entre eux lui envoyèrent, pour être soumises à
son examen, les collections de plantes fossiles tertiaires qu’ils avaient
recueillies.
Lorsqu’il fut connu que, même dans les pays arctiques, on
avait trouvé des plantes fossiles qui indiquaient que, pendant la
période tertiaire, un climat beaucoup plus chaud que de nos jours avait
aussi régné dans ces contrées, on lui adressa également, pour les
examiner, les collections existant en Europe qui avaient été rapportées
par les expéditions envoyées à la recherche de Franklin, ou par
les nombreux voyageurs qui, à différentes époques, avaient visité le
Grønland et le Spitzberg. Ce n’était en effet qu’une faible partie
de ces collections qui avait été décrite, tandis que la plus grande
partie restait non utilisée et attendait de passer entre les mains d’un
savant aussi expert que M. Heer. En 1868, parut le 1er volume
de son ouvrage classique Flora fossilis arctica, dont je dois dire
quelques mots.
Parmi les différentes collections qui y sont décrites, se trouve
aussi la collection de plantes fossiles tertiaires que M. le professeur
Japetus Steenstrup rapporta, en 1840, de la formation de
Surturbrand, en Islande, et qui appela pour la première fois l’attention sur
le climat qui régnait, pendant la dite période, dans ce pays situé
près du cercle polaire, et sur le cachet américain qu’y présentait la
riche végétation de cette époque. Outre les grands conifères, les
peupliers, les bouleaux, les ormes et les érables, on y voyait croître
alors même le tulipier, qui ne peut réussir dans les contrées dont
la température estivale est au-dessous de 15° C. Les plantes
fossiles du Grønland de la même période envoyées par les musées de
Dublin, de Londres, de Kew, de Stockholm et de Copenhague
témoignaient pour ce pays de conditions climatériques analogues. Pendant
que M. Heer était occupé de ces recherches sur les plantes fossiles
tertiaires, il reçut de Copenhague une collection qui avait déjà, été
communiquée à M. le professeur Göppert, de Breslau, et qui le
surprit à un haut degré. Elle se composait de plusieurs plantes fos-
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