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siles que M. le docteur Rink avait envoyées, en 1850, de Kome
(Kook), dans le nord du Grønland, et que M. Heer rapporta à la
formation crétacée1), qui jusqu’alors n’avait jamais été observée plus
au Nord qu’en Jutland. C’est cette découverte de la flore de Kome
qui engagea les expéditions suédoises de 1870 et de 1871 à visiter
cette localité; elles en rapportèrent des collections considérables et,
dans la première de ces expéditions, M. Nordenskiøld réussit à
trouver des plantes fossiles dans une formation qui fut déterminée
par M. Heer comme appartenant à une plus jeune période de la
formation crétacée, celle de la flore Atane.
Dans les- années 1871—1880, parurent l’un après l’autre les
volumes de la Flora fossilis arctica où il décrit et représente les
vastes forêts qui couvraient jadis le Grønland, le Spitzberg, la
Nouvelle-Zemble et la Sibérie. Pendant cet intervalle, nos collections du
Grønland s’étaient accrues d’un grand nombre de plantes fossiles
provenant de cette contrée, que M. K. J. V. Steenstrup avait
rapportées de ses différents voyages d’exploration, dans les années
1871, 1872, 1878—1880, et dont une partie était aussi due à des
dons faits par feu M. Olrik, le docteur Pfaff, l’inspecteur Krarup
Smith, etc. Je m’adressai alors personnellement à M. Heer, en
1880, pour le déterminer à entreprendre également l’étude de ces
collections. Malgré ses 70 ans et sa faible santé, il voulut bien se
charger de ce travail, mais non toutefois sans exprimer quelque doute
sur la possibilité d’en obtenir grand résultat, vu le nombre
considérable des fossiles du Grønland qui lui avaient déjà passé entre les
mains.
Les choses prirent cependant à ses yeux un autre aspect à
mesure qu’il ouvrit cbacune des 25 grandes caisses qui renfermaient
des milliers de plantes fossiles. Dans toutes les lettres qu’il m’écrivit
en 1881 et 1882, pendant qu’il était occupé de l’axamen de nos
collections, il parlait avec enthousiasme de leur richesse en nouvelles
plantes; il me signalait tantôt le tulipier, dont la présence dans les
couches arctiques avait, comme nous l’avons vu, été constatée pour la
première fois en Islande par M. le professeur J. Steenstrup, et qui
maintenant apparaissait dans les flores crétacée et tertiaire du Grønland,
tantôt différentes autres plantes, jusqu’alors seulement trouvées au
Spitzberg, qui confirmaient que tous ces pays avaient joui pendant la période
tertiaire d’un climat uniforme beaucoup plus chaud que de nos jours;
J) Voir «Flora fossilis arctica», vol. 1, pag. 47—48.
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