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stammenl le cerveau des Gronlandais, ei qu’ils onl toujours peur de
rencontrer, les plus remarquables sonl ceux qu’ils appellent des
Rivitoks, car ce sonl des êtres qui existent réellement.
Le suicide est complètement inconnu en Grønland; mais, dans
les circonstances où d’autres personnes recourent à ce moyen
désespéré, le Gronlandais devient Kivitok, c’est-à-dire qu’il quille les
lieux habités, se rend dans les montagnes dans des endroits déserts,
y cherche quelque caverne ei se nourril de ce qu’il peul se
procurer, de baies, d’oiseaux qu’il tue avec des pierres ou de poissons
qu’il prend à la main, par exemple des saumons ou des Angmagsæl
(.Mallotus arcticu8), qui se rassemblent souvent par milliers le long
du rivage. Lorsqu’un pareil individu s’est pendant un certain temps
tenu éloigné de toute habitation, il passe pour être devenu un être
surnaturel ei est dès lors un sujet d’effroi pour la population, parce
qu’il a le pouvoir de lui faire tout le mal possible. Aussi ne
tarde-l-on pas à lui donner la chasse; mais le Kivitok, qui sait qu’il est
proscrit, se garde bien du voisinage de ceux qui le poursuivent, ei
ce n’est qu’à la dernière extrémité qu’il recherche les lieux habités,
mais seulement pendant la nuit et pour voler. Réussit-on à le
dépister, il est rare cependant qu’on le prenne, car celte existence
continuelle dans les montagnes rend le Kivitok très agile, et lui
permet de gravir des sommets escarpés où personne ne peul le
suivre. Telle est sans doute la cause des facultés surnaturelles qu’on
lui attribue quelquefois, par exemple de pouvoir apprendre à voler.
En général les Kivitoks meurenl au boul de peu de temps, mais on a
cependant des exemples qu’ils ont pu, avec l’aide du pasteur, rentrer
dans leur tribu et y vivre comme auparavant.
Dans l’île d’Akugdlek, dans la baie du Sud-Est, se trouve une
caverne qui, il y a trente ans environ, a été habitée par un Kivitok.
A quelques pas de là est la place où le Kivitok s’est enterré
lui-même , quand il a senti la mort s’approcher. C’est également une
caverne formée par la chute d’un bloc de rocher, autour duquel on
voit les pierres qu’il avait entassées pour boucher les ouvertures, et
qui prouvent qu’il a préparé son tombeau pendant qu’il avait encore des
forces. Ce tombeau ne renferme plus que son squelette, mais quand
on découvrit la caverne, il reposait, au dire des Grønlandais, sur un
lit de mousse, revêtu de sa pelisse en peau de phoque et ayant à
ses côtés des restes de perdrix blanches, qui prouvaient qu’il n’était
pus mort de faim. Les Gronlandais racontent qu’il y avait vécu
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