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La surface du glacier était extrêmement fendue et crevassée,
ce qui rendait assez difficile d’y distinguer un système déterminé de
fentes. Plus prononcées cependant étaient les grandes fentes
parallèles au bord du glacier, et perpendiculaires à la direction du
mouvement. Elles sont dues sans doute à l’abaissement successif du
glacier ei, peut-êlre aussi, à un mouvement plus rapide des couches
supérieures. On pouvait aussi voir sur la surface de la glace de
longues et faibles raies sombres qui suivaient le mouvement de la
glace et en indiquaient ainsi la direction.
On a débattu la question de savoir si la formation des grands
icebergs était due à la poussée de l’eau ou à la pesanteur. Pour
ce qui regarde le glacier d’Opernivik, M. Ryder croit pouvoir dire
avec certitude que la poussée de l’eau ne joue aucun rôle; car, s’il
en était autrement, les icebergs devenus libres devraient s’élever
au-dessus du bord vertical du glacier. Or, parmi tous les icebergs qui
remplissaient le fjord devant le glacier, il n’y en avait aucun qui
atteignît plus de la moilié de la hauleur de ce dernier, ei à Upernivik,
il n’en a pas non plus été mesuré dont la hauteur dépassât 47—63
mèlres. Les fenles transversales à la surface du glacier ne
proviennent pas davantage de la poussée de l’eau, car elle les
fermerait. L’explicalion la plus vraisemblable, d’après M. Ryder, c’est
que le glacier s’avance en flottant dans le fjord, où il se fend peu
à peu dans toute sa largeur, ei l’iceberg ainsi devenu libre cherche
alors à se mettre en équilibre, tandis qu’il se délache en même
temps un grand nombre de fragments de glace plus petits, aussi
bien du bord supérieur du glacier que de la parlie immergée, les
premiers tombant dans l’eau et les seconds remontant à la surface.
Comme il a été dit plus haut , la glace s’étend jusqu’à
l’exlré-mité orientale de l’île de Kekerlarsuak, sans cependant la loucher,
car la cote rocheuse et escarpée de. l’île rayonne une si grande
quantité de chaleur, que la fusion de la glace peut marcher de pair
avec son accroissement. La parlie de la glace la plus voisine de
l’île esl unie ei s’arrondit fortement en descendant vers un petit lac,
tandis que le resle de la glace et du glacier présente un fouillis de
pointes. M. Ussing, qui descendit jusqu’au bord de la glace, la
trouva transparente et sans bulles d’air, mais elle élait granuleuse
et les grains avaient la grosseur d’une noix. De nombreux pelils
ruisseaux coulaient le long de la face terminale du glacier. La glace
présentait une stratification horizontale un peu sinueuse, marquée
par des raies fines et serrées, sombres ei sinueuses, dont la direclion
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