Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Précis historique et critique de la constitution de la monarchie danoise
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n’est sûr d’échapper qu’en brisant sa plume , et en gai
dant un morne silence.
Le paragraphe 16 défend l’anonyme : il veut qu’un écrit
quelconque, publié par la voie de l’impression, porle en
toutes lettres le nom de son auteur, ainsi que celui de
l’imprimeur. Ce paragraphe’est peut-être de tous ceux
que renferme cette ordonnance , celui qui porte le plus
de préjudice à l’état. Il ne nous serait pas difficile de
nommer des ouvrages admirables et d’une utilité incal
culable qui ne seraient parvenus que trop tard à la con
naissance du public , si leurs auteurs n’avaient pas eu la
faculté de se tenir cachés derrière le voile de l’anonyme.
Il y a des auteurs , et ceux-là sont presque toujours les
plus estimables, dont le goût leur fait aimer un incoguito
qui leur permet d’entendre le blâme ou l’éloge de leurs
ouvrages , sans avoir à en rougir. Il y en a d’autres dont
les relations , soit politiques , soit sariales , leur impo,
sent une discrétion dont le commun des écrivaius est
affranchi. L’obligation de se nommer force ces homines
à enterrer leurs talens. Si du moins ces hommes estima
bles , en se renfermant dans leur cabinet , y travaillaient
pour leur postérité , le temps présent se consolerait plus
facilement de ses pertes;mais en général , l’aiguillou qui
nous pousse à travailler ulilement pour notre siècle , est
plus puissant que celui qui encourage l’homme à se
rendre utile aux siècles à venir. Nous persistons donc à
croireque l’obligation imposéeauxauteurs dese nonimer,
est nuisible aux intérêts de l’état ; et nousajoutous qu’elle
est même inutile d’après les formalités accablantes aux
quelles le paragraphe 17 dont nous venons de parler ,
assujettit les éditeurs et les imprimeurs de tous les ouvra.
ges qui se publient dans les états danois. Sans doute nous
ne ſerons jamais l’apologie de la poltronnerie ou de la
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