Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Précis historique et critique de la constitution de la monarchie danoise
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( 69 )
et à l’imprimeur réputés ses complices. Cette disposition )
montre plus de penchant à multiplier les victimes que
d’éloignement pour les punitions injustes.
Enfin , nous avons dit plus haut que même les éloges
n’échapperaient que difficilement à la rigueur de cette
fameuse loi , pour peu que les juges fussent disposés à
trouver de la plaisanterie là où l’auteur n’en aurait pas
mis. Le paragraphe 13 dit expréssement, que si, dans un
ouvrage imprimé l’auteur a caché des expressions inju
rieuses ou punissables sous le voile de l’allégorie ou de
l’ironie, dontcependantle sensetles mauvaisesintentions
sont de toute évidence , il sera puni de la même peine
qu’il aurait encourue , s’il s’était prononcé clairement et
sans figure. A peine le rédacteur a -t-il laissé aux juges
une latitude si énorme , un arbitraire tellement ef
frayant que celui de trouver de l’ironie là où peut-être
il n’y a qu’une opinion erronée de l’auteur , ou des
éloges peu mérités , mais sincères, qu’il serappelle que la
question intentionnelle pourrait encore être douteuse
aux yeux du tribunal, et tout de suite , afin querien
n’échappe à sa sévérité , et au lieu de suivre l’ancienne
maxime : Dans le doute abstiens-toi, il ordonne aux
juges qui n’auraient pas eu le courage de condamner
un écrivain à une peine matérielle , de lui infliger du
-moins une peine morale , en lui faisant publiquement
une réprimande. Certes , avec une pareille législation
si Jésus-Christ revenait au monde , il ne serait pas diffi
cile de trouver des juges qui le condamneraient une
seconde fois. Nous demandons encore à tout homme
raisonnable , si la censure, contre laquelle le législateur
se prononce fortement dans l’introduction qui précède
l’ordonnance , ne serait point infiniment préférable à
uneprétendue liberté entourée de pièges auxquels on
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