Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Torsten Eklund: En obeaktad uppsats av Strindberg
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En obeaktad uppsats av Strindberg 93
de vos jouissances. Il faut chercher, trouver: et la fantaisie en
mou-vement, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus agréable?
— Ce qu e’est? Tout simplement, des »räclures de palette»!
Son travail fini, 1’artiste räcle ce qui lui reste de couleurs
inem-ployées et, si le coeur lui en dit, il fait avec cette pàte une ébauche
quelconque. A Mariotte, je demeurai ravi de vant ce panneau. Il y
régnait une harmonie de ton d’ailieurs tres explicable, puisque toutes
les couleurs avaient été choisies de ja pour une peinture. A cette
mi-nute, dégagée du souci de trouver les couleurs, 1’äme du peintre se
dispose, dans la plénitude de ses forces créatrices, à chercher des
concours, et comme la main manie la spatule à Taventure, retenant toutefois le
modèle de la nature sans le vouloir copier, 1’ensemble se révèle comme
un charmant pêle-mêle d’inconscience et de conscience. Cest là de
1’art naturel, car Fartiste travaille comme la nature capricieuse, sans
but déterminé.
J’ai revu parfois ces panneaux à räclures. Toujours, ils me furent
une nouveauté, variée selon ma disposition psychique.
Je cherchais une mélodie pour un acte intitulé Simoun, qui se
déroule en Algérie. Je l’ai découverte en accordant ma guitare au
hasard, desserrant les chevilles sans intention arrêtée, jusqu’à ce qu’un
accord sortit de la cage de bois, qui me produisit 1’impression de
quel-que chose d’extraordinairement bizarre, sans pourtant dépasser les
li-mites du beau.
L’air fut accepté comme parfait par 1’acteur qui jouait le role de
la pièce. Mais le directeur, réaliste à outrance, averti que la mélodie
n’était pas du pays, en exigea une qui fut authentique. Je lui
appor-tai donc un recueil de chansons arabes et les lui présentai. Toutes,
il les rejeta 1’une apres Tautre, trouvant ma chansonnette plus arabe
que les arabes véritables.
L/air fut chanté et remporta un succés assez franc pour qu’un
compositeur à la mode me vint demander la permission de transformer
ma piècette en livrét, afin de la traduire tout entière en une musique
basée sur cet air qui, disait-il, 1’avait saisi.
Et cet air, le voici tel que le hasard Ta composé: »Sol, ut dièze,
sol dièze, si bémol, mi.»
J’ai connu un musicien qui se plaisait à accorder son piano au
petit bonheur, sans rime ni raison. Puis il jouait par cœur la Sonate
pathétique de Beethoven, et c’était une jouissance incroyable d’entendre
ce vieux morceau se rajeunir. Que de fois je 1’avais entendu exécuter
de vant moi, cette sonate, toujours la même, fixée, sans espérance
de la voir se développer en d’autres sons, jamais, incapable d’une
evolution!
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