- Project Runeberg -  Samlaren / Ny följd. Årgång 9. 1928 /
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(1880-1935)
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Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Torsten Eklund: Lettres de Stockholm par Auguste Strindberg

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126 Torsten Eklund

que 1’on soit quelqu’un et pour être élu, il est de toute nécessité
d’obtenir 1’unanimité au scrutin. Aussi bien, appartenir à ce club
équivaut à un succés reconnu, et beaucoup de jeunes gens
consi-dêrent leur avênement à Idun comme une reception à 1’Académie.

Trop partial pour en faire la peinture, je vais reproduire le
récit oral d’un étranger celebre qui y passa une soirée, il y a
quel-ques années.1

»A mon arrivée, raconte le Russe, vers huit heures, un soir
d’automne, à 1’hotel Phénix, ön me fit un accueil des plus
cor-diaux. Je fus introduit par le secrétaire, le conservateur de la
Bibliothêque national Harald Wieselgren, un des fondateurs et le
support le plus énergique du club. Je ne pus m’empêcher
d’obser-ver la déférence, un peu villageoise, rendue à mon personnage
obscur. Homines dEtat de grande distinction, savants de
renom-mée européenne, artistes aux appointements exorbitants, venaient
m’entourer en madressant des civilités dans un francais
passable-ment correct. A les entendre ön eüt dit des exilés retrouvant un
compatriote. Franchement, je ne m’y reconnaissais plus. On
s’ac-crochait à ma personne comme des naufragés à un sauveur, ön
m’abordait à 1’envi et ce fut à qui pourrait placer un mot. J’eus
töt fait de découvrir la clef de cet accueil surprenant et touchant
à la fois; ma qualité seule d’étranger, voilà ma supériorité
recon-nue. Un étranger pour cette nation isolée, c’est une sorte de Civis
Romanus, un citoyen du monde, et lui-même ne laisse, pas de se
sentir comme un »barbare», mot qu’il répête sans cesse. Enfin
c’est à faire pitié que de voir des hommes de merite humiliés par
une malechance qu’il est hors de leur portée de corriger. Et j’y ai
reconnu un trait inhérent à la nation russe, que leur langue morte
réduit à 1 état de sourdsmuets devant le monde civilisé. Parmi
les noms retenus à 1’aide de mon carnet, je suis en mesure de
ci-ter: Lovén, celebre naturaliste, de 1’Academie, membre de 1’Institut
de France: Olivecrona, conseiller à la Cour de cassation, renommé
aussi à T étranger par ses études sur les récidi vistes du crime.
Nordenskiöld dont le nom seul suffit, tant il est populaire dans le

1 Strindberg var medlem av sällskapet Idun. Den följande skildringen
härrör givetvis, åtminstone i huvudsak, från honom själv, ehuru han lägger den i en
utlännings mun. På liknande sätt låter han sin kamrat från Vegabibliotekets
ordnande, japanen Sagisoka föra ordet i uppsatsen Nationalitet och svenskhet. I den
ovannämnda serien Svenska brev hade Strindberg f. ö. tänkt införa en satir Fira
Kannas resa i Sverige, där japanens fingerade intryck från Sverige skulle återgivas.

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