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Bilagor.
N:o l. Hegerlngens instmktion for grefve Lôwenhielm.
Stockholm le 21 Sept. 1814.
§ 1.
Le Roi ayant promis à S. M. l’Empereur d’Autriche et à S. M. le Roi
de Prusse ses bons offices pour Leur obtenir des indemnisations au
Congrès qui va régler définitivement les déstinées du continent; S. M. veut
que le Comte de Lôwenhielm, en qualité de son Plénipotentiaire, veille
aux intérêts de ces deux souverains, dans le sens des traités qu’Elle a
conclus avec Eux. Les articles de ces traités qui doivent régler la
conduite du Comte de Lôwenhielm, se trouvent ci joint en copie.
§ 2.
La Poméranie suédoise fut cédée au Roi de Danemarc, comme une
indemnisation pour la perte de la Norvège. A la suite d’une guerre, où
le pays de Holstein fut conquis, le Roi de Danemarc aurait dû se
contenter de rentrer en possession de ses provinces perdues, mais Msgr. le
Prince Royal, par déference pour ses alliés, ayant pris la résolution de
terminer aussitôt que possible les différends avec le Danemarc, pour
pouvoir se porter sur le Rhin, S. A. R. accorda à S. M. Danoise les
conditions les plus avantageuses, espérant toujours de la loyanté de ce
Monarque que la Norvège serait immédiatement remise à la Suède. Elle
s’est malheureusement vue trompée dans cet espoir et la Suède a été
forcée de prendre toutes les mesures pour s’assurer par une guerre de la
possession de ce pays. Le traité de Kiel n’étant point rempli par rapport
à la Norvège, l’obligation du Roi de céder la Pomeranie à S. M. Danoise
a cessé.
Désirant d’entretenir la meilleure harmonie avec Ses alliés en
Allemagne, et supposant que la Poméranie Suédoise pourrait servir
d’arrondissement à la Prusse, le Roi n’est pas éloigné de s’entendre avec S. M.
Prussienne sur un objet, d’une si grande importance, mais comme la
Suède a besoin d’un débouché en Allemagne pour ses productions, et
qu’elle n’a rien obtenu pour la part active qu’elle a prise au succès des
armes alliées dans la guerre qui vient de finir, le Roi désire que le Comte
de Lôwenhielm tâche d’obtenir en faveur de la couronne de Suède le
protectorat de la ville de Lubec.
S. M. envisage cette concession comme un moyen d’étendre le
commerce de son pays pour le bien mutuel de la Suède et de la ville de
Lubec et n’entend point diminuer les privilèges ni attenter en rien à sa
liberté dont jouissait la ville de Lubec, avant l’entré des troupes
françaises et S. M. espère que ses alliés lui procureront un avantage qui
n’est réellement utile qu’a son commerce.
§ 3.
Quoique le Roi soit persuadé que les alliés, ayant pris les armes pour
faire revivre la justice en Europe, sont déterminés à la maintenir dans
un moment ou il est question d’un arrangement qui doit former la base
de la tranquilité générale, il se peut cependant que par le choc des
différents intérêts, les états faibles risquent de devenir victimes du pouvoir.
11 serait agréable au Roi que le Comte de Lôwenhielm put dans des cas
pareils intervenir en leur faveur, par des insinuations sages et des
répre-sentations moderées, ainsi que le demande sa qualité de Plénipotentiaire
d’un Souverain, qui désire le bien, mais qui ne se trouve pas à même de
prendre une part active aux négociations destinées à operer de si grands
changemens.
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