- Project Runeberg -  Riksrådet och Fältmarskalken m. m. Grefve Fredrik Axel von Fersens Historiska Skrifter / Tredje delen. Större och mindre tilldragelser under konung Gustaf III:s regering. Afd. 1 /
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(1867-1872) [MARC] Author: Axel von Fersen With: Rudolf Mauritz Klinckowström
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êtes affectée de la perte inattendue d’un prince que vous
aimiez, et je comprends l’impression cruelle qu’ajoute à
cette perte la scène tragique dont vous avez été témoin.
Mais, ma chère soeur, ou se trompe, à coup sûr, si l’on
croit trouver dans ce monde plus de bien que de maux;
c’est le moins bon des mondes possibles; il n’y a espèce
de chagrin auquel on ne soit exposé, et les moments d’une
tranquillité passagère dônt nous jouissons, sont les seuls
heureux qu’on puisse compter. Cela étant, ni vous ni moi,
ni personne ne peut exiger un destin plus favorable, que
notre nature le permet, et il faut se faire une raison, sur
la nécessité du mal et l’inutilité du remède. Ma vie n’a été
qu’un tissu d’adversités, de chagrins, de misères.
L’expérience du malheur m’a fait comprendre, qu’il falloit regarder
tous les objets, comme des êtres passagers, dont la
jouissance est momentanée, qui passent devant nos yeux, comme
une scène mouvante et auxquels il faut bien se garder
d’attacher un prix imaginaire! Je vous avoue, que mon
stoïcisme ne va pas jusqu’au département du coeur. Je ne
crains que de perdre mes amis et mes proches; c’est une
sensibileté, dont on ne peut vaincre la force ni l’ascendant.
C’est malheureusement votre cas, et il n’y a, ma chère soeur,
que le teins et les reflexions qui adouciront votre situation.
Je vous conjure donc de songer que vous êtes mère, et
que votre époux vous a laissé quatre images de son amour,
aux quelles vous vous devez. Cet époux revit dans vos
enfants, et ils ont (ou doivent avoir) la même tendresse pour
leur mère que leur a transmise celui, dont ils tiennent le
jour. Vous devez vivre avec eux, et, si j’osois y ajouter,
pour un frère et une famille que vous avez laissés ici, où
il y a des coeurs dignes que vous vous ménagiez pour eux.
Et c’est le moment où je ne doute point, que vous
rassemblerez toute votre fermeté, et que vous ferez usage de votre
grandeur d’âme, pour savoir supporter le malheur, que je
ne sais quelle fatalité vous envoie.

Le Roi votre fils a été le 24 encore à Paris; s’il passe
ici et que j’aie la satisfaction de le voir, je lui parleroi
sûrement, ma chère soeur, selon ma conscience, et le prierai
instamment de ménager de certains voisins, avec lesquels

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