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comme c’est le soidisant but du voyage; il faut le remplir.
Heureusement, j’ai des occupations qui me font passer le
tems, et qui me feroient même désirer qu’il fut encore
plus long.
La ville de Pise est triste; il n’y a ni société ni
spectacles; je n’y ai été qu’une fois et je ne compte pas y aller
davantage. Le grand duc est ici sans sa cour; le Roi y
va de tems en tems diner, tout seul avec eux.
Florence ce 30 Novembre 1783.
Nous avons fait une course de 4 jours pour aller à
Gènes, mais les vents contraires et trop forts nous en ont
empêchés, et après être restés deux jours dans un vilain
petit port sur la côte, nous avons été obligés de retourner
aux bains de Pise. Pour nous consoler de ce contretems
et chasser un peu l’ennui et la monotonie de notre
séjour nous avons fait plusieures courses à Livourne; c’étoit
fort près, on y alloit en trois heures.
Le Roi dit que les bains lui ont fait beaucoup de bien,
et qu’il se sert mieux de son bras; il me semble qu’il s’en
servoit tout aussi bien auparavant. En tout cas, c’est un
remède bien cher.
Nous avons quitté les bains le 24, à notre grande
satisfaction, car c’étoit un séjour fort triste. Le même jour
nous sommes arrivés à Florence, où mes compagnons de
voyage, excepté Taube, à commencer par le Roi, ne
s’amusent guère mieux. Il ny a plus de spectacles, nous
sommes dans l’Avent, et lorsque il y en avoit, personne ne
les comprenoit et le costume n’étoit pas bien observé.
Je ne sais combien de tems nous resterons ici; on dit
que ce sera 6 ou 7 jours. Dès que nous serons arrivés à
Rome, j’auroi l’honneur de vous donner de mes nouvelles.
Florence ce 19 Décembre 1783.
Notre séjour à Florence a été plus long que nous ne
comptions. Les nouvelles que nous avions reçues de l’arrivée
prochaine de l’Empereur à Pise ont déterminé le Roi à
l’attendre; il est enfin arrivé ici hier au soir, et ce matin
il est venu avec son frère, le Grand duc, à neuf heures du
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