Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom. I. Af E. Lewenhaupt
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104 Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom.
nant de ses erreurs et reconnoissant ses fautes se jette aux pieds
de sa maitresse quil avoit offensé et qui Pavoit quitté. Voilà
comrae s’exprime cet amant malheureux:
»Oui — — — — votre coeur est vengé
»Oui, Vous devez en tout me méconnaitre
»Je ne suis plus, ce furieux, ce traitre,
»Si detesté si craint dans ce sejour
»Qui fit rougir la nature et rAmour
»Jeune egare j’avois tous les caprices
»De mes amis j’avois pris tous ses vices
»Et le plus grand qui ne peut s’effacer,
»Le plus cruel fut de vous offenser.
»J’ai reconnu, j’en jure par Vous méme
»Par la vertu, que j’ai fui, mais que j’aime
»J’ai reconnu ma detestable érreur.
»Le vice étoit étranger dans mon coeur,
»Ce coeur n’a plus les taches criminelles
»Dont il couvrit ses clartés naturelies;
»Mon feu pour Vous, ce feu saint et sacré
»Y reste seul, il a tout épuré.
Quelle peinture magnifique du pouvoir d’un veritable amour! Il
est en quelque façon du ressort comniun que de faire connoitre ce
pouvoir par les tendres desirs et la douceur qu’il inspire, méme
aux Coeurs les plus farouches; il touche au sublime que d’attribuer
à ce pouvoir Tärt heureux.
»De corriger les levains de nos ames;
»D’adoucir nos chagrins nos humeurs,
»De nous calmer de nous rendre meilleurs.
Mais il est au dessus de tout ce qu’on a jamais dit de TAmour,
que de s’imaginer qu’il est capable d’épurer un coeur criminel
cou-vert des taches de ses fautes et qui des longtems s’est livré aux
erreurs les plus detestables. CTest pourtant une verité que cela
puisse se faire, et voilà en quoi consiste le sublime de cette pensée.
Elie seroit absurde si elie n’étoit que poetique. Concluons donc
que le vrai doit toujours faire le fond du sublime.
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