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maient en un océan de blé. Même dans l’Ontario, les centres manufacturiers,
plus nombreux qu’ailleurs, étaient dans leur enfance. Il y avait là de quoi
remplir de satisfaction tous les citoyens attachés aux traditions de ce pays.
Le Canada ne pouvait toutefois échapper aux lois de l’évolution et aux
crises mondiales qui les accélèrent. Depuis cette époque deux guerres univer-
selles ont transformé l’économie canadienne. Notre pays a cessé d’être un
simple fournisseur de blé et de matières premières. I] lui a fallu s organiser
pour suppléer a la destruction survenue parmi les nations les plus peuplées
du vieux monde. Il en est résulté que le Canada est aujourd’hui l’un des
pays les plus industrialisés. De lå sans doute, un changement considérable
dans le caractère de ses habitants. S’il est vrai que la fonction fait l’organe,
il faut croire que le Canadien d’aujourd’hui n’est pas tout à fait celui d’hier.
Les rapides changements qui se sont produits entre 1914 et 1930 ne se sont
pas ralentis dans la suite. En 1931, la population rurale agricole du Canada \
s’élevait à 3,223,496, tandis que la population urbaine et rurale non-agricole
était de 7,153,290. Dix ans plus tard, en 1941, le fléchissement de l’élément
agricole s’accuse davantage: il ne compte plus qu’une population de 3,116,964,
contre une armée de 8,389,691 citoyens livrés à d’autres moyens de vie. Quand
se fera le recensement décennal de 1951, on constatera sans doute que le mou-
vement s’est encore accentué et l’on aura peine à croire que les Canadiens,
au début du siècle, prenaient pour une vérité proverbiale, ces mots qui émail-
laient les discours des hommes publics: "Le Canada, pays essentiellement
agricole.”
Les statistiques annuelles, depuis 1941, sont fort concluantes. C’est ainsi
qu’en septembre 1948, le nombre des Canadiens au travail se chiffrait a
5,109,000 hommes et femmes. La-dessus, il y avait 1,247,000 travailleurs
agricoles et 3,795,000 travailleurs non agricoles. En 1947, sur un revenu
national brut de 13 milliards 375 millions de dollars, la production agricole
ne comptait qu’environ un milliard 600 millions de dollars.
Ceux des nôtres qui ont plus de 50 ans ont donc assisté, durant ce demi-
siècle, à l’une des transformations économiques les plus rapides qui soient.
L’an 1900, quand on demandait à quoi s’occupaient les Canadiens, on pouvait
répondre qu’environ 60 pour cent d’entre eux cultivaient le sol ou vivaient
de l’agriculture et de la forêt. Aujourd’hui, il faut renverser les chiffres.
Faute de statistiques plus récentes, disons qu’aux environs de 1945, il y
avait approximativement 400,000 Canadiens dans les industries du fer et des |
produits ferreux, 200,000 dans la fabrication de la pâte de bois et du papier, |
155,000 dans les textiles, 230,000 dans les produits animaux et végétaux,
105,000 dans les métaux non ferreux, sans compter les quelque trois millions
de femmes mariées et ménagères qui restent au foyer et qui constituent le
bloc le plus stable, et souvent le moins apprécié, des travailleurs.
Et puis, dans une catégorie qui n’est pas classée comme productive, citons
nos médecins nombreux, nos avocats, nos ingénieurs, nos quelque 100,000
instituteurs et professeurs, nos artistes, nos journalistes, nos techniciens de ]
Suite de la page 3
sation qui — trop rapidement au gré de plusieurs — s’achemine vers la
maturité. Déjà, tous les éléments, tous les types, d’une société évoluée se
retrouvent chez nous. Est-ce un bien ? Est-ce un mal? Personne ne peut
répondre par un oui ou par un non à cette troublante question. Chose certaine,
il serait inutile de vouloir résister au Courant puissant qui emporte aujourd’hui
notre pays et qui menace d’y effacer à jamais les dernières traces de nature
vierge qui ont enchanté nos devanciers depuis plus de trois siècles.
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