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L’industrie canadienne des textiles
L’histoire des textiles remonte au tout début de la colonie. Les pionniers
arrivés de France sur les bords du St-Laurent, eurent à lutter, plusieurs mois
par année, contre un climat fort rigoureux. La femme canadienne du 17°
siècle, assise devant son rouet, est donc l’ancêtre de toutes les générations de
tisserands qui ont fait de cet art, l’industrie manufacturière la plus importante
du pays.
L’intendant Jean Talon, dont le rêve était d’établir en Nouvelle-France
une industrie capable d’assurer aux habitants les articles essentiels à leur
existence, encouragea la culture du chanvre, et, fit distribuer des métiers dans
les maisons particulières pour la fabrication de différentes sortes de tissus et
d’étoffes. |
Peu å peu apparurent ici et lå des moulins å carder et å fouler la laine.
On les établissait généralement tout prés des moulins a farine. C’est vers le
début du siécle dernier que commenga véritablement la production organisée
des textiles, tant dans le Bas que dans le Haut-Canada et dans les provinces
Maritimes.
L’industrie du coton proprement dite est déjà plus que centenaire. C’est
à Sherbrooke, en 1844, que fut établi le premier moulin; il était muni de 1,200
fuseaux. Le Haut-Canada suivit bientôt cet exemple, et c’est ainsi que s’ouvrit
à Thorold, trois ans plus tard, un moulin de 20 métiers. Mais, il ne s’agissait
encore que d’établissements plutôt modestes. C’est en 1860 que fut équipé
le premier moulin vraiment important, à Merritton, dans le Haut-Canada:
il s’agissait d’une filature comptant 12,000 fuseaux, et 260 métiers. Dès
l’année suivante, l’industrie s’étendait au Nouveau-Brunswick, avec la cons-
truction d’un gros moulin à St. John.
Depuis ce temps, les textiles n’ont cessé de prendre de l’importance dans
l’économie manufacturière du pays. Il vint une époque où un surplus de
production menaça l’avenir de l’industrie, surtout dans le domaine du coton,
mais l’ouverture de marchés extérieurs écarta le danger. Ainsi naquit un com-
merce d’exportation assez florissant pour encourager la construction de nou-
veaux moulins, entre autres, à la chute Montmorency, près de Québec.
Jusqu’à aujourd’hui, l’industrie des textiles n’a cessé de grandir. En 1871,
elle comptait 8 moulins et procurait de l’emploi à 745 personnes. En 1948, elle
comprenait 663 établissements avec un personnel total de 96,000 employés
et une production dont la valeur dépasse 650 millions de dollars.
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