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Mouvements ouvriers
au Canada
Le Canada est aujourd’hui l’un des plus grands pays exportateurs du
monde. Ses matières premières, aussi bien que ses produits manufacturés, se
trouvent sur presque tous les marchés, aux Indes comme en Australie, en
Afrique du Sud comme au Brésil. Bien que le Canada soit le. 24° pays du
monde par le nombre de ses habitants, son commerce international, dès 1947,
le classait au 3 rang des grandes puissances.
Un tel accomplissement, pour un pays encore jeune, ne se serait jamais
réalisé sans une forte industrialisation et sans l’habileté et l’esprit entreprenant
des ouvriers dans les usines et dans les fermes. Mais, parler de l’expansion
commerciale canadienne, c’est parler en même temps de la montée des classes
laborieuses du Canada; c’est aussi parler du progrès des syndicats canadiens.
Car, au Canada, comme dans les autres pays démocratiques, le travail organisé
s’est développé au même rythme que l’industrie: aussi occupe-t-1l maintenant
une place importante dans la vie canadienne.
Les syndicats canadiens comptent environ un million de membres adhé-
rents. C’est là un chiffre peu imposant si on le compare à celui de plusieurs
pays européens. Mais il faut se rappeler que la population totale du Canada
est de 13 millions, et, que sur ces 13 millions, 514 seulement travaillent.
De ce nombre il faut soustraire ceux qui exercent des professions libérales,
les hommes d’affaires, les fermiers, et tous ceux qui n’ont pas normalement
à se lier à un syndicat. Ce qui laisse donc 3 millions et quart de travailleurs
susceptibles d’être syndiqués. En fait un million seulement le sont. Aussi
peut-on affirmer que le travail organisé n’a syndiqué qu’un tiers des travail-
leurs, et que pour chaque travailleur syndiqué il y en a deux qui ne le sont pas.
Mais le fait que tant de travailleurs ne soient pas organisés ne veut pas
nécessairement dire qu’ils soient laissés sans protection. L’échelle des salaires
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