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La moisson
Le temps des moissons est arrivé. Dans la prairieimmense que forment trois
des provinces canadiennes, le grain mûr s’étend à perte de vue. Depuis des
mois, le fermier observait le mouvement des nuages cherchant les signes pré-
curseurs d’une bonne récolte. Le climat y est plus extrême qu’en d’autres
régions; la période libre de gel est passablement courte et sa précipitation
limitée et variable. Mais l’état d’alerte est maintenant passé; le travail de
l’homme et de la nature va porter ses fruits.
Chacune des provinces des prairies — le Manitoba, la Saskatchewan et
l’Alberta — a une superficie d’environ 250,000 milles carrés ou 647,500 kilo-
mètres carrés, soit les deux tiers environ de la terre agricole occupée au Canada.
Les terres sont surtout consacrées à la production des céréales, le choix des
entreprises agricoles étant rigoureusement limité par la nature et ses marchés.
La richesse du sol, l’amélioration de la qualité des semences adaptées au climat
et une mécanisation très poussée, ont fait du Canada l’un des premiers pays
exportateurs de céréales. ;
De la tête des Grands Lacs au pied des montagnes Rocheuses la récolte
bat son plein. Elle emploie une bonne part de la population active plus une
main d’ceuvre saisonniére importante.
Bientôt, le blé, l’orge et l’avoine prendront le chemin des élévateurs à grain
qui s’échelonnent tout le long de la prairie. Plus tard, ils iront grossir les stocks
accumulés dans les ports des côtes ouest et est du Canada et où viendront
s’approvisionner des cargos de toutes les parties du globe.
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